Glossaire

Ancienne organisation de l'alphabet arabe, qui détermine une valeur numérique pour chaque lettre. La numérotation avec des lettres est présente sur certains objets scientifiques ou magiques et dans les manuscrits anciens.
Dans le Coran, les versets abrogeants (nasikh) remplacent les prescriptions de certains versets antérieurs, dits abrogés (mansoukh). Ce principe, généralement accepté par les religieux musulmans, s'appuie sur la sourate 2, verset 106 « Dès que nous abrogeons un verset, ou dès que nous le faisons oublier, nous le remplaçons par un autre, meilleur ou semblable. Ne sais-tu pas que Dieu est puissant sur toute chose ? »
Bonnes manière et culture générale que doit posséder un « honnête homme » musulman. Le mot adab désigne aussi la littérature.
Appel à la prière lancée par le muezzin d'une mosquée. Il comprend des formules rituelles inspirées de la profession de foi musulmane (shahada), et retentit cinq fois par jour en pays sunnite, trois fois en pays chiite.
« Fête du sacrifice », célébrée pendant la période du pèlerinage, le 10 du mois de Dhou'l hijja. Chaque musulman libre et qui en a les moyens doit alors sacrifier un animal, en consommer une partie et en distribuer une autre à son entourage.
Fête consacrant la fin du jeûne du mois de Ramadan.
Littéralement, « ceux dont le langage est incompréhensible ». Terme utilisé pendant le Moyen Âge pour désigner les populations non-arabes (Iraniens, Berbères, populations autochtones de l'Espagne, etc.).
Régions de la péninsule Ibérique qui, au Moyen-Âge, étaient placées sous la domination de souverains musulmans.
Partisan ou descendant de Ali. Voir chiite.
« Dieu » en arabe. Contrairement à une idée reçue, l'usage du terme Allah n'est pas réservé aux fidèles musulmans. Il était employé dès avant la naissance de l'islam, et les Arabes chrétiens l'utilisent encore de nos jours.
Absence de représentations des êtres vivants ou surnaturels.
Hostilité envers les juifs.
Célébration religieuse du 10e jour du mois de muharram. Chez les sunnites, elle rappelle la première date imposée par le Prophète à ses disciples pour un jeûne légal, avant que ne se mette en place celui du mois de Ramadan. Chez les chiites, il s'agit de l'un des moments les plus importants de l'année, qui commémore le martyre du troisième imam, Hossein, tué lors de la bataille de Karbala.
Secte chiite ismaélienne, mieux connue des historiens sous le nom de Nizarites, active notamment pendant la période des Croisades (XIe-XIIIe siècles). Elle pratiquait une forme de terrorisme, en exécutant des assassinats politiques publics de dignitaires musulmans ou de croisés.
Instrument scientifique, mis au point dans la Grèce antique et développé par les savants du monde arabe. Il permet de procéder à des relevés astronomiques, géographiques et topographiques.
Titre utilisé par les chiites duodécimains en Iran pour désigner les religieux de haut rang.
Abréviation de « parti de la résurrection arabe et socialiste ». Parti politique né en 1947, mêlant panarabisme, nationalisme et socialisme, qui a connu un développement particulier en Syrie et en Irak dans la seconde moitié du XXe siècle.
Bénédiction, force bénéfique d'origine divine, garantissant prospérité et bonheur. Certaines pratiques magiques, notamment des amulettes, sont censées la canaliser.
Pirates maghrébins agissant en Méditerranée, du XVe au XIXe siècles depuis les ports de Triploi, Alger et Tunis.
Originaires du centre de l'Arabie, les bédouins sont des nomades vivant de l'élevage ovin et bovin. Ils sont présents dans les zones désertiques du Moyen-Orient (Arabie, Syrie, Sinaï) et d'Afrique du Nord (Sahara).
Population présente en Afrique du Nord depuis l'Antiquité, qui se caractérise par une culture et un groupe de langues spécifiques. De nos jours, les populations berbérophones constituent de fortes minorités dans les pays du Maghreb environ 25% de la population algérienne, et 40% de la population marocaine selon Salem Chaker.
L'empire byzantin est l'héritier de la partie orientale de l'empire romain, après l'effondrement de la partie occidentale en 476. Sa capitale est Constantinople (act. Istanbul), dont le nom grec est Byzance. L'empire byzantin fut à la fois l'ennemi et le partenaire commercial du monde islamique, jusqu'à la prise de Constantinople par le sultan ottoman Mehmet II en 1453.
Juge, rémunéré par l'Etat et appliquant la loi tant en matière civile que pénale, à partir de prescriptions religieuses. La fonction, née dès les premiers siècles de l'islam, a connu un net déclin à partir du XIXe siècle.
Terme utilisé depuis la période préislamique pour désigner un chef militaire, puis, à partir du XVIIe siècle au Maroc, les gouverneurs locaux. A la période coloniale, les Français l'ont à leur tour employé pour désigner les chefs autochtones des régions qu'ils contrôlaient.
« Successeur ». Dirigeant qui, après la mort de Muhammad, assume les fonctions politiques et religieuses suprêmes pour gouverner la communauté des croyants musulmans, et plus généralement le monde islamique.
Art de la belle écriture, la calligraphie tient une place fondamentale dans les arts du monde arabe.
Impôt payé par les non-musulmans (dhimmis) vivant dans le monde islamique. Ses modalités de prélèvement diffèrent grandement selon les époques et les lieux. De nos jours, il n'est plus pratiqué dans la plus grande part des États musulmans, en raison de la modernisation du système administratif.
Privilèges commerciaux accordés aux marchands étrangers par l'Empire ottoman.
Bâtiment présent soit sur les routes de commerce, soit dans les villes, pour accueillir les marchands et leur permettre d'entreposer et vendre leurs biens.
Objet fabriqué à partir d'argile. La céramique est l'un des principaux arts du monde islamique. Les méthodes de fabrication et de décor sont diverses et parfois très complexes.
Courant de l'islam, né quelques décennies après la mort de Muhammad, qui met l'accent sur la légitimité des descendants de Ali, cousin et gendre du Prophète, pour diriger la communauté des croyants. Le chiisme, actuellement minoritaire parmi les musulmans, est surtout pratiqué dans le monde iranien et en Irak, mais aussi dans certaines régions du Proche-Orient, comme le Liban.
Rite qui consiste à tourner une ou plusieurs fois autour d'un objet ou d'un bâtiment vénéré. La circumambulation est notamment pratiquée par les musulmans autour de la Kaaba à la Mecque lors du pèlerinage annuel.
Langue dans laquelle les mots sont construits autour de racines comportant plusieurs consonnes, les voyelles n'ayant qu'un rôle secondaire et n'étant souvent pas écrites.
Population chrétienne de l'Égypte.
Style calligraphique angulaire, en opposition aux styles cursifs. Le coufique est très utilisé dans l'écriture du Coran et l'ornement des objets d'art et des architectures, en particulier dans les premiers siècles de l'islam.
Le territoire de l'islam (dar al-islam) s'oppose, dans les écrits juridiques, au territoire de la guerre (dar al-harb), non conquis et objet du jihad. Parfois, les juristes définissent également un territoire de la trêve (dar al-soulh), qui est autonome, mais lié par un traité ou soumis à un tribut.
Personne non-musulmane vivant dans le monde islamique. Ces populations, désignées comme « gens du Livre » (ahl al-kitab), sont essentiellement juives et chrétiennes. Elles sont protégées par un contrat tacite, la dhimma, en échange de quoi elles sont tenues de respecter la souveraineté de l'Islam et de payer un impôt spécifique, la jiziya.
Signe typographique, situé au-dessus ou au-dessous d'une lettre de l'alphabet pour en préciser la prononciation. En arabe, on trouve en particulier des points permettant de distinguer certaines consonnes de même forme, et des tirets obliques précisant la nature des voyelles courtes (vocalisation).
Forme particulière d'une langue, parlée dans une région donnée.
Dispersion des juifs dans le monde, et plus généralement, état de dispersion d'une communauté.
Usage de deux formes différente d'une même langue en fonction du contexte d'utilisation. Ainsi, en arabe, les locuteurs emploient une langue dite « littérale » dans les écrits administratifs, scientifiques ou médiatiques, et une langue « dialectale » ou « orale » dans les conversations courantes.
Travail des objets métalliques en alliage cuivreux.
Prière musulmane de demande, qui, au contraire de la salat, institutionnelle et codifiée, peut être accomplie librement, de manière individuelle et à tout moment.
Communauté chiite ismaélienne constituant une minorité présente en Israël, au Liban et en Syrie.
Branche du chiisme dans laquelle sont vénérés douze imams historiques, le dernier ayant été occulté et devant revenir à la fin des temps.
Groupe de souverains se succédant dans la même famille.
Titre honorifique utilisé dans le monde islamique pour désigner, selon les régions et les époques, des gouverneurs locaux, des chefs militaires, de hauts membres de l'administration ou des personnages princiers.
Partie orientale de l'Empire romain qui survit à l'effondrement de l'empire romain d'Occident après 476. L'empire byzantin perdure jusqu'en 1453, date à laquelle l'Ottoman Mehmet II s'empare de sa capitale, Constantinople, actuelle Istanbul.
Dans l'art islamique, l'enluminure désigne les motifs décoratifs présents dans les marges et les frontispices des livres, en opposition à la peinture, qui constitue les scènes narratives principales.
Étude des inscriptions anciennes, gravées ou peintes sur des supports comme la pierre, le métal, la céramique, etc.
Avis juridique émanant d'un juriste spécialiste du droit musulman. Les fatwas sont des actes de jurisprudence elles répondent à une question précise, et diffèrent selon les écoles juridiques (madhhab).
Droit musulman, basé sur la connaissance des lois religieuses (sharia) définies par le Coran, les hadiths et leur interprétation par les juristes (faqih).
Ce terme est présent dans le Coran pour désigner des épreuves envoyées par Dieu, soit aux injustes en guise de punition, soit aux croyants pour éprouver leur foi. Plus généralement, le terme désigne un état de désordre, d'anarchie, de troubles au sein de la communauté musulmane.
Doctrine prônant le retour aux fondements d'une religion, par une lecture littérale des textes sacrés. Ce terme est né dans les années 1920 aux Etats-Unis pour désigner des courants protestants ; il est de nos jours applicable à des groupes minoritaires dans toutes les religions.
Abréviation de l'expression arabe foutouhat al-islamiyya, ce terme désigne le mouvement de conquête parti de la péninsule Arabique, qui, entre 632 et 751, entraîna la création d'un vaste empire islamique de l'Espagne à l'Indus.
Ensemble des pays arabes situés autour du Golfe arabo-persique Oman, Émirats Arabes Unis, Qatar, Barhein, Arabie Saoudite, Koweit et Irak. Ces pays ont notamment en commun l'existence de ressources en hydrocarbures (pétrole, gaz).
Ensemble des traditions relatives aux propos et aux actes de Muhammad. L'ensemble des hadiths constitue la Sounna, qui est l'une des bases du droit musulman (fiqh). Il existe des recueils de hadiths différents chez les sunnites et chiites. Chez ces derniers, les hadiths concernent à la fois le Prophète et les différents imams.
Grand pèlerinage à la Mecque (en opposition ou petit pèlerinage, ou oumra) . Le hajj se pratique selon des règles rituelles, pendant quelques jours du mois de dhou al-hijja, le douzième mois de l'année musulmane.
Terme juridique issu du Coran et signifiant « licite ». D'après la plupart des juristes musulmans, tout ce qui ne fait pas l'objet d'une interdiction dans un texte est permis. Le terme s'applique tout particulièrement à la viande issue d'animaux abattus de manière rituelle.
Bains monumentaux à étuves, hérités de l'antiquité gréco-romaine. Le hammam tient une place fondamentale dans la vie quotidienne arabe, notamment pour les musulmans qui doivent maintenir un état de pureté rituelle, mais aussi comme lieu de sociabilité.
L'une des quatre principales écoles juridiques (madhhab) du sunnisme, fondée au VIIIe siècle par Abu Hanifa (m. 767). Faisant la part belle à la réflexion personnelle, elle est considérée comme peu rigoriste et a souvent été privilégiée par les pouvoirs en place. Elle est notamment l'école juridique officielle de l'empire ottoman et reste de ce fait très influente de nos jours au Moyen-Orient.
L'une des quatre principales écoles juridiques (madhhab) du sunnisme, fondée au milieu du IXe siècle par Ahmad ibn Hanbal. Cette école, assez intransigeante, n'accepte comme source du droit que le Coran et la Sounna. Elle est fortement opposée aux pratiques du soufisme et au chiisme, et ses membres professent une grande rigueur morale.
Terme désignant en premier lieu ce qui est « sacré », notamment plusieurs territoires à Médine, La Mecque, Jérusalem ou Hébron, ou encore la salle de prière des mosquées. Il est ensuite entré dans le vocabulaire juridique pour signifier « interdit », en opposition à halal, licite, permis. Il existe toutefois plusieurs nuances entre ces deux extrêmes.
Ce terme, issu de la racine HRM qui en arabe signifie l'interdiction (voir haram), désigne les parties privées des résidences palatiales du monde islamique, où résidaient le souverain et sa famille, notamment les femmes, les enfants et les esclaves.
Moment du départ de Muhammad de sa ville natale, La Mecque, pour Médine. Cette date, qui correspond au 16 juillet 622 du calendrier chrétien, marque le début du calendrier musulman.
Signifiant littéralement « parti de Dieu », le terme Hezbollah désigne un parti politique chiite libanais, créé en 1982. Constitué d'une branche politique et d'une branche armée, le Hezbollah est considéré par de nombreux États comme un parti terroriste.
Pratique de destruction d'images, pour des raisons souvent religieuses. Les actes iconoclastes existent dans l'ensemble du bassin méditerranéen au fil de l'histoire à Byzance aux VIIIe & IXe siècles ou en Europe lors de la Réforme protestante, par exemple. Dans le monde arabe, bien que l'image figurée soit généralement mal vue par les musulmans, ce type d'actes existe, mais reste assez sporadique et est souvent lié à un contexte politique spécifique.
Effort de réflexion que doivent mener les théologiens pour interpréter les textes religieux et élaborer des règles juridiques. Chez les sunnites, l'ijtihad « absolu » est réservé aux fondateurs des quatre écoles juridiques (madhhab), leurs disciples ne disposant que d'un ijtihad relatif. La question de la fermeture ou de la réouverture de l'ijtihad est sujette à débat depuis la période médiévale.
Descendant de Muhammad, investi de ce fait d'une autorité suprême pour guider la communauté musulmane, tant religieusement que politiquement. Le premier imam est Ali, puis lui succèdent ses fils Hassan et Hossein. Depuis la mort de celui-ci, les imams historiques n'ont tenu aucun rôle politique réel. Selon les branches du chiisme, leur nombre varie, de cinq à douze, mais dans tous les cas, le dernier a été occulté et doit revenir à la fin des temps.
« Celui qui guide ». Dans le sunnisme, nom donné au personnage qui guide la prière du vendredi dans une mosquée. En théorie, tout musulman adulte est habilité à être un imam, mais dans les faits, il arrive très souvent qu'un imam soit choisi parmi les savants ou les notables. L'imam se distingue normalement par sa sagesse et ses connaissances religieuses.
L'usage distingue deux formes du mot « islam ». Écrit avec une minuscule, il désigne uniquement la religion, prêchée par Muhammad et dont le livre saint est le Coran (adjectif musulman) ; écrit avec une majuscule, le terme se réfère à la civilisation qui s'épanouit de l'Espagne à l'Inde, du VIIe au XIXe siècle, sous la gouvernance de souverains en majorité musulmans.
Qui se réfère à la civilisation de l'Islam, civilisation multiculturelle, où se côtoient des langues, des peuples et des religions différentes. On parle ainsi de monde islamique, d'art islamique, de civilisation islamique.
Doctrine politique, apparue au cours du XXe siècle, qui veut faire d'une lecture rigoriste de la religion musulmane le fondement de la société. Le terme était utilisé en France dès le milieu du XVIIIe siècle pour désigner l'islam, mais il a pris son sens actuel dans les années 1970, et a été popularisé après la Révolution iranienne de 1979 et les attentats du 11 septembre 2001.
Branche du chiisme qui reconnaît la légitimité historique de sept imams. Les ismaéliens sont actuellement dirigés par l'Aga Khan.
Lutte. Dans son acception la plus ancienne, le jihad désigne la guerre légale, décidée par le chef de la communauté musulmane, contre les territoires non-musulmans (dar al-harb). Le sens du terme a ensuite évolué, désignant soit la défense du territoire de l'islam (dar al-islam), soit, dans une optique mystique, la guerre contre ses propres passions, et son ennemi intérieur (grand jihad, ou jihad majeur).
voir Capitation
Titre de noblesse, désignant un prince ou un chef dans le monde turc. Il est porté par certains souverains musulmans d'origine turco-mongole, comme les Saljoukides ou les Il-khanides.
Courant de l'islam fortement minoritaire, qui a émergé en 657, lors de querelles internes à la suite de la mort de Muhammad. Le kharijisme promeut une vision strictement égalitaire de l'islam, la communauté devant être dirigée par le meilleur des musulmans, quelle que soit son origine ou son statut social.
Prêche qui précède la grande prière du vendredi midi. À caractère à la fois religieux et politique, la khoutba est prononcée par un prédicateur officiel, le khatib, qui est le plus souvent l'imam de la mosquée.
Peuple parlant une langue spécifique, le kurde, et originaire d'une région, le Kurdistan, située à cheval sur la Turquie, la Syrie, l'Irak et l'Iran actuel.
voir Mashreq.
Terme utilisé par les archéologues pour désigner des objets en pierre comme des pointes de flèche, couteaux, racloirs, armes, etc.
Écoles de pensée juridique, formées par des juristes (faqih) pour définir l'application du droit religieux (fiqh) et la jurisprudence. Dans le sunnisme, il existe quatre madhhab principaux, remontant aux premiers siècles de l'islam hanafisme, hanbalisme, malikisme et shafiisme.
Ecole permettant l'apprentissage des sciences religieuses et juridiques (fiqh). Nées vers le Xe siècle, probablement en Iran, les madrasas constituent une institution fondamentale du monde arabe dès le milieu du XIe siècle. Leur enseignement a parfois été plus général que la seule science religieuse, mais les autres matières restaient annexes. De nos jours, le terme madrasa désigne plus généralement les institutions scolaires.
Zone occidentale du monde arabe, comprenant la Tunisie, l'Algérie et le Maroc actuels. Littéralement, Maghreb signifie « Couchant », c'est-à-dire l'endroit où le soleil se couche, en opposition au Mashreq, le « Levant ».
Institution scientifique fondée à Bagdad au IXe siècle, qui comportait notamment une grande bibliothèque, et a favorisé la traduction en arabe du savoir grec, indien et persan. D'autres institutions comparables ont également existé en Égypte et en Espagne.
L'une des quatre principales écoles juridiques (madhhab) du sunnisme, fondée au VIIIe siècle par Malik ibn Anas, en s'appuyant sur la pratique médinoise de l'islam, alors très réputée. Elle met l'accent sur les traditions (hadiths), sans renier la pratique de la réflexion personnelle. Le malikisme s'est surtout répandu en Afrique du Nord et en Espagne, où son influence reste prégnante.
Signifiant littéralement « appartenant à, possédé », le terme mamelouk désigne en particulier un système d'esclavage militaire, très développé dans le monde arabe à partir du IXe siècle. Achetés à un jeune âge et éduqués dans les grandes villes du monde islamique, parfois affranchis à leur majorité, les Mamelouks constituaient une élite militaire, et parfois administrative. Ils prirent le pouvoir directement en Égypte entre 1250 et 1517.
Zone orientale du monde arabe. Selon les auteurs, elle peut se réduire à la zone syro-irakienne ou au contraire, englober l'ensemble des pays n'appartenant pas au Maghreb. Littéralement, Mashreq signifie « Levant », c'est-à-dire l'endroit où le soleil se lève, en opposition au Maghreb, le « Couchant ».
Anciennement, le terme « maure » désignait en Europe les populations musulmanes d'Afrique du Nord et d'Espagne. Actuellement, il désigne les habitants de la Mauritanie (Mauritaniens) d'origine arabe.
Monument funéraire édifié au-dessus de la tombe d'un personnage, soit en raison de son haut rang, soit en raison de son caractère vénérable. Dans le monde arabe, les mausolées peuvent être associés à d'autres bâtiments (mosquées, madrasas, etc.) dans des complexes architecturaux.
Région de plaine fertile, située en Irak actuel, autour des deux grands fleuves du Tigre et de l'Euphrate. La Mésopotamie a été l'un des centres de civilisation les plus anciens du monde.
Dans une mosquée ou un édifice religieux, niche ou arc situé sur le mur orienté vers la Mecque, et indiquant donc la direction de la prière.
Tour édifiée dans une grande mosquée ou dans un édifice religieux. Si depuis la période ottomane, le minaret sert à lancer l'appel à la prière (adhan), auparavant, il avait probablement plus une fonction de prestige, voire parfois défensive.
Chaire depuis laquelle l'imam effectue le prêche (khoutba) dans une grande mosquée. Le minbar, en bois, en briques ou en pierre, est généralement situé à côté du mihrab principal.
Événement de la vie de Muhammad pendant lequel, au cours d'une nuit, sous la direction de l'ange Djibril et juché sur la jument Bouraq, il aurait traversé les cieux, rencontré différents prophètes et dialogué avec Dieu.
Titre octroyé aux savants religieux chiites. Son emploi est limité actuellement, car il tend à prendre une connotation péjorative.
Diffusion dans l'ensemble du monde de modèles culturels et économiques occidentaux, favorisée par l'amélioration des moyens de communication et de transport, et par le développement du libéralisme.
Religion dans laquelle la divinité est unique, à l'inverse du polythéisme. Les trois grands monothéismes sont le judaïsme, le christianisme et l'islam, qui partagent des conceptions, des textes et des personnages communs. Il existe aussi d'autres religions monothéistes, comme le zoroastrisme.
Musulman espagnol qui, ayant été converti de force au christianisme, a conservé tout ou partie de ses croyances précédentes. Les Morisques ont été expulsés d'Espagne en 1609.
Étymologiquement, la masjid est le lieu où l'on se prosterne pour accomplir la prière. A ce titre, presque tous les lieux de la terre, à quelques exceptions près (lieux de culte d'autres religions, lieux souillés comme les toilettes ou les abattoirs), peuvent être considérés comme des mosquées. Néanmoins, dès les premiers siècles de l'islam ont été construits des bâtiments servant de lieu de rassemblement et de prière pour la communauté des musulmans, dénommés mosquées. Parmi eux, les grandes mosquées servent à effectuer la prière du vendredi.
Théologien musulman, ayant autorité pour dire la jurisprudence en émettant des fatwa. Depuis la période ottomane, le moufti est nommé par l'État.
Terme d'origine britannique (Middle East), apparu au début du XXe siècle. Selon les auteurs, il peut désigner une région vaste, allant de la Libye à l'Afghanistan, ou une zone plus étroite, centrée autour de l'Irak, de la Syrie, de la Palestine et de l'Iran. L'Egypte en fait souvent partie.
Chrétien vivant en Espagne à la période islamique.
Musulman vivant en Espagne sous domination chrétienne.
Ce qui est relatif à l'islam en tant que religion. On parle de religion musulmane ou de droit musulman (car fondé sur les textes religieux), mais on utilise le terme « islamique » pour désigner les éléments liés à la civilisation de l'Islam.
Parfois traduit par « éveil », « essor », ou encore « renaissance », le mot nahda désigne une période d'effervescence et de modernisation du monde arabe, entre le début du XIXe siècle et les années 1950. Il touche à la fois la culture, la politique, la religion, la société et la langue arabe.
« Catastrophe » en arabe, terme désignant l'exode forcé des Palestiniens après la création d'Israël et pendant la première guerre israélo-arabe (1948-1949).
D'origine turque, la dynastie ottomane a progressivement établi sa domination sur l'ensemble du monde méditerranéen entre la fin du XIIIe et le XVIIe siècle. L'Empire ottoman, à son apogée, couvrait le Maghreb (Maroc excepté), la Libye, l'Égypte, la région Syro-palestinienne, l'Anatolie (actuelle Turquie), et une grande part de l'Europe orientale. Malgré des difficultés, l'Empire ottoman s'est maintenu jusqu'en 1924.
Savant, dans toutes les disciplines. Le terme désigne en particulier une personne reconnue comme une autorité grâce à son savoir en matière religieuse.
Communauté des croyants musulmans.
Petit pèlerinage, en opposition au grand pèlerinage qu'est le hajj. Contrairement à ce dernier, la oumra se pratique à tout moment de l'année (hormis lors du hajj) et n'est pas une obligation pour le musulman, mais un acte de dévotion envers le sanctuaire de la Mecque.
Doctrine politique prônant l'union de tous les peuples arabes. Cette idéologie est née en réaction au colonialisme et a été portée par de grandes figures du XXe siècle, comme le président égyptien Nasser (1956-1970).
Doctrine politico-religieuse, née à la fin du XIXe siècle et prônant l'union de tous les musulmans du monde.
Titre utilisé sous l'empire ottoman pour de hauts dignitaires turcs, notamment pour les gouverneurs de province. Il a aussi été utilisé parfois au Maroc.
Zone géographique située entre la Mer Rouge et le Golfe arabo-persique, largement désertique. Elle est actuellement divisée en plusieurs pays l'Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis, le Koweït, Oman, le Qatar et le Yémen.
Terme désignant ce qui est relatif à l'Iran, pays autrefois appelé Perse par les Occidentaux. En particulier, la langue parlée en Iran s'appelle le persan (farsi).
Religion où les divinités sont multiples, en opposition au monothéisme.
Terme d'origine anglo-saxonne (Near East), né à la fin des années 1890 en opposition à l'expression plus ancienne d'Extrême-Orient (Far East). Si sa définition exacte varie selon les auteurs, le Proche-Orient désigne toujours les régions situées à l'est de la Méditerranée. Elles englobent la Jordanie, le Liban, la Palestine, la Turquie et la Syrie. Certains y incluent aussi l'Irak et l'Égypte.
Personnage envoyé par une divinité pour expliquer sa volonté aux hommes. Les prophètes existent aussi bien dans les religions polythéistes que monothéistes. Dans le judaïsme, le christianisme et l'islam, ils tiennent une place privilégiée dans les textes saints. Pour les musulmans, Muhammad est le dernier des prophètes envoyés par Dieu.
Direction de la Mecque, vers laquelle le croyant doit se tourner pour faire sa prière. Tous les édifices religieux musulmans ont ainsi un mur qibli, orienté vers la qibla.
Groupe de trois ou quatre lettres sur lequel se bâtissent les mots d'une même famille en arabe, par l'application de certains modèles récurrents (schèmes). Par exemple, la racine DRS permet de former les mots liés à l'étude DaRaSa (étudier), DaRS (leçon), maDRaSa (école), DaRaSa (il a enseigné), mouDaRriS (enseignant), maDRouS (étudié), etc.
« Reconquête » en espagnol. Terme traditionnellement employé pour désigner l'avancée des troupes et royaumes chrétiens en Espagne, au détriment des royaumes musulmans, entre le XIe et le XVe siècles.
Personne qui, par crainte de persécutions, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité.
Prière rituelle qui constitue l'une des obligations du croyant musulman (à l'inverse de la doua, qui est libre et individuelle).
Terme désignant les populations musulmanes du Moyen-Âge. Dérivant d'un mot grec désignant les Arabes, il a été utilisé par les populations occidentales, avant de tomber en désuétude vers la fin du XIXe siècle.
Jeûne pratiqué au cours du mois de Ramadan par les musulmans.
Titre honorifique, marquant le respect et signifiant seigneur. Il est parfois utilisé, à la place de sharif, pour désigner les descendants de Muhammad. Actuellement, il est aussi utilisé dans les pays arabes comme un équivalent de « Monsieur ».
Modèle qui sert, en association avec une racine, à former les mots du vocabulaire arabe (voir racine)
Construit sur le nom biblique de Sem, fils de Noé, ce mot a tout d'abord désigné les peuples qui étaient supposés descendre de ce personnage. On l'utilise de nos jours essentiellement pour qualifier un groupe de langues aux caractéristiques grammaticales et lexicales similaires. Il peut parfois aussi désigner ce qui est lié au peuple juif.
voir Ismaëlien
L'une des quatre principales écoles juridiques (madhhab) du sunnisme, fondée au début du IXe siècle par le juriste al-Shafii. Cette école met à l'honneur le raisonnement par analogie et le souci de logique et définit une hiérarchie entre les différentes sources du droit. Elle s'est développée tout particulièrement en Irak, en Iran, en Égypte et dans la péninsule Arabique, mais a perdu de son influence à l'époque moderne. De nos jours, le shafiisme est surtout présent dans les zones périphériques du monde islamique : Asie du Sud-Est, Afrique noire.
Terme persan désignant le roi.
Profession de foi musulmane, qui fait partie des cinq « piliers » de l'islam et se compose de deux courtes propositions « Il n'y a d'autres divinité que Dieu et Muhammad est son Envoyé ». La prononcer marque l'entrée dans la religion musulmane.
Ce terme arabe désigne à la fois le témoin au sens juridique et le martyr, qui témoigne de l'existence de Dieu.
Personnage respectable, en raison de son âge ou de ses connaissances. Le terme est notamment employé dans les milieux religieux musulmans. Les mystiques vivant en confréries donnent souvent le titre de shaikh à leurs maîtres spirituels.
Ensemble de lois et de règlements, énoncés dans les textes religieux (Coran, hadiths) et interprétés par les juristes dans le cadre du fiqh, qui organisent la vie du croyant musulman.
Descendants du prophète par la branche de Ali, Fatima, Hassan et Hossein.
Doctrine, née à la fin du XIXe siècle, qui prône l'établissement d'un État juif sur la terre d'Israël, considérée comme lieu d'origine des Juifs et Terre qui leur a été promise par Dieu dans la Bible.
Idéologie née à la fin du XIXe siècle et ayant pour but de créer un État juif en Palestine.
Mysticisme musulman, qui peut prendre des formes variées, mais prône généralement une relation directe entre la croyant et Dieu, ainsi que des pratiques ascétiques et une valorisation de la pauvreté.
Marché couvert présent dans les villes du monde arabe.
Division du Coran. Dans sa version définitive, le Coran comporte 114 sourates, de longueur variable, chacune divisée en versets.
Titre porté par des souverains dans le monde musulman, qui tirent en théorie leur pouvoir de l'investiture d'un calife. Dans les faits, les sultans prirent la place des califes, dont le pouvoir était largement affaibli, pour diriger les différentes parties du monde islamique.
Ensemble des traditions relative à la vie et aux actes de Muhammad (hadiths).
Courant majoritaire de l'islam, en opposition au chiisme et au kharijisme. Les sunnites se présentent comme les « gens de la sunna et de la communauté » (ahl al-sunna wa al-jamaa), c'est-à-dire ceux qui respectent les traditions établies partir de l'exemple de la vie du prophète, et évitent toute dissension entre les musulmans.
Réformes modernistes à l'européenne mises en place dans l'empire ottoman dans les domaines administratif, social, politique et culturel, entre 1839 et 1878. Elles proclament notamment l'égalité de tous les sujets de l'empire devant la loi, sans distinction de religion ou d'appartenance ethnique.
Palestine. Cette terre est considérée comme sainte par les chrétiens car c'est là que s'est déroulée la vie du Christ. Mais elle est aussi considérée comme sacrée par les juifs et les musulmans, en raison de la présence de Jérusalem notamment.
Pratiques violentes, exercées dans le but de déstabiliser des sociétés et de prendre le pouvoir politique.
Passage d'un état où la population est stable, avec une forte mortalité et une forte natalité, à un autre état stable, marqué par une faible natalité et une faible mortalité. Ce moment de changement, lié aux améliorations sanitaires et sociales, entraîne une forte hausse de la population. La transition démographique est plus ou moins engagée selon les différents pays du monde arabe.
Organisation sociale et politique qui regroupe des individus unis par des liens de sang (le nasab une ascendance commune, ou supposée l'être) et solidaires dans l'action (la asabiyya).
Terme désignant ce qui est relatif aux populations turques, originaires d'Asie Centrale, et qui, au Moyen-Âge, s'installèrent dans le monde islamique. Ces peuples, désormais présents de l'Anatolie à la Chine, partagent une culture spécifique, autour de la langue turque.
Titre donné à la personne remplissant des fonctions de premier ministre, depuis le Moyen-Âge.
Secte de l'islam, professée par une partie de la population kurde, qui ajoute aux croyances musulmanes des éléments venus de différentes religions (judaïsme, christianisme, mazdéisme). Dans la pensée yazidi, Dieu est entouré de sept anges dont le plus important, en forme de paon, est un Satan positif.
Aumône légale, constituant l'une des cinq obligations du musulman, et formalisée comme un impôt de solidarité.
Mouvement chiite minoritaire, qui reconnaît l'existence de plusieurs imams, remarquables à la fois par leur force militaire, leur piété et leurs connaissances. On les trouve de nos jours essentiellement au Yémen, où ils représentent un peu de plus de la moitié de la population, ainsi que dans le reste de la péninsule Arabique.