Art arabe ou arts de l'Islam ? #article

Une œuvre d’art islamique peut-elle être juive ou chrétienne ?

Tesson au Christ bénissant, Égypte, XIe-XIIe siècles, Le Caire, musée d’art islamique ©Qantara/Philippe Maillard
Pour les historiens de l’art, le terme « islamique » regroupe une production artistique bien plus vaste que celle liée à la religion musulmane : il s’agit de toutes les œuvres réalisées dans une région courant de l’Espagne à l’Inde, entre le VIIe et le XIXe siècles, sous la domination de souverains le plus souvent musulmans. Or, ce monde islamique est habité par de personnes de différentes confessions : musulmans sunnites, chiites ou kharijites, chrétiens appartenant à différentes Églises, juifs, zoroastriens, bouddhistes… Il arrive donc souvent que des œuvres d’art islamique soient produites ou aient vocation à être utilisées par des juifs ou des chrétiens, dans un contexte religieux. C’est le cas par exemple de ce shiviti, plaque décorative suspendue dans les synagogues et indiquant la direction de Jérusalem, dont les couleurs, les motifs et l’arcature rappellent les tapis de prière musulmans. De la même manière, ce tesson de céramique qui représente le Christ, a été réalisé dans une technique, le lustre métallique, caractéristique du monde islamique, probablement pour l’usage de la communauté copte.

Shiviti, Maroc, XIXe siècle, Marrakech, Bibliothèque Ben Yousouf. © Crédit Photo akg-images / Erich Lessing


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