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Comment l’œuvre de Mona Hatoum reflète-t-elle le Proche-Orient ?

Mona Hatoum, Nature morte aux grenades, 2006-2007, Musée d’art de Dallas (Vue d’exposition à la Galerie Chantal Crousel, Paris 2008) © Marc Domage, avec l’aimable autorisation de l’artiste et de la galerie Chantal Crousel
Mona Hatoum est une artiste britannique, née à Beyrouth en 1952, de parents palestiniens. En 1975, elle se rend à Londres et ne peut retourner au Liban, en raison de la guerre civile (1975-1990). Séparée de sa famille, elle suit des études artistiques en Angleterre. Aujourd’hui, elle vit entre Londres et Berlin.

Sa carrière peut s’articuler en deux grandes périodes. Dans les années 80, elle s’adonne à des performances et à l’art vidéo. Elle s’y met en scène, de façon très engagée : en 1982, dans Under Siege, elle s’enferme nue dans un container transparent rempli de boue liquide. Elle tente de rester debout mais glisse inexorablement contre les parois, mimant la lutte désespérée du peuple palestinien pour survivre en état de siège permanent.

Depuis les années 90, Mona Hatoum crée des installations, des sculptures et des dessins. Elle y développe des thèmes liés à l’exil, au féminisme, ou encore aux structures de pouvoir. En utilisant des médias variés, elle s’émancipe des catégories traditionnelles de l’art. Elle revisite aussi de façon originale des mouvements de l’art moderne et contemporain : minimalisme et conceptualisme, arte povera, cinétisme, surréalisme…

Des éléments apparaissent régulièrement dans ses créations : des cartes du monde, qui nous parlent de l’errance, des frontières et des appartenances ; des grilles métalliques, pour l’amour de la géométrie et pour l’enfermement, l’isolement ; des ustensiles ménagers, rendus effrayants par leur taille démesurée et leur usage détourné, telle cette râpe à fromage géante faisant office de lit (Daybed, 2008) ; des matériaux organiques – cheveux, ongles, sang…–, dans des œuvres étranges, où la répulsion se dispute à l’attirance.

Personnage incontournable de la scène artistique contemporaine, Mona Hatoum est présente dans les musées du monde entier. Plusieurs d’entre eux lui ont consacré des expositions, comme le Centre Pompidou à Paris en 2015, ou la Tate Modern de Londres l’année suivante.

Mona Hatoum, Nature morte aux grenades, 2006-2007, Musée d’art de Dallas (Vue d’exposition à la Galerie Chantal Crousel, Paris 2008) © Marc Domage, avec l’aimable autorisation de l’artiste et de la galerie Chantal Crousel

Audrey Moutardier

Pour aller plus loin :

  • Mona Hatoum, turbulence, Sam Bardaouil, Till Fellrath, [cat. exp. Doha, Mathaf museum, 2014], Cinisello Balsamo : Silvana, Doha : Mathaf Arab museum of modern art, 2014
  • Mona Hatoum, Christine Van Assche (dir.), [cat. exp. Paris, Centre Pompidou, 2015, et al.], Paris : éditions du Centre Pompidou, 2015, Voir le site
  • Mona Hatoum , MacVal , Voir le site
  • Galerie Chantal Crousel , Voir le site

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