Qu’est-ce que l’art arabe contemporain ?
Lorsqu’on parle d’art contemporain arabe, on entend l’art produit par des artistes originaires des pays arabes et/ou y résidant. Ces artistes se sont formés dans leur pays, en Europe ou en Amérique ; certains sont restés ou revenus dans le monde arabe, d’autres se sont installés en Occident, d’autres encore se partagent entre plusieurs capitales ; ils pratiquent la peinture, la sculpture, l’art graphique, la photographie, la vidéo, l’art numérique, l’installation ou encore la performance, en somme toutes les pratiques de l’art actuel. L’appellation « art arabe contemporain » regroupe ainsi des personnalités et des pratiques très hétérogènes, qui démontrent à quel point le monde arabe n’est pas un ensemble uniforme.
L’origine géographique est-elle le seul point commun de ces artistes et de leurs œuvres ?
Oui et non. Ces artistes sont héritiers d’une histoire politique que l’on retrouve dans la majorité des pays arabes (colonisation, décolonisation, confiscation du pouvoir par des dictateurs et situations conflictuelles). Ils sont également héritiers de la civilisation islamique classique et de ses pratiques artistiques. Beaucoup de plasticiens arabes réinterprètent cette culture, ou se servent de leur art pour parler de la situation politique de leur pays. D’autres pas du tout… Dans un marché de l’art mondialisé, l’identité culturelle peut être à la fois un gage de succès (notamment auprès de collectionneurs occidentaux qui veulent acheter un art « labélisé » arabe) et un cadre très limitant. Les artistes arabes, contemporains avant tout, insistent souvent sur la complexité des sociétés dont ils sont issus et sur la valeur universelle de leurs créations.
De quand date l’art contemporain arabe ?
Les attentats du 11 septembre 2001 ont renforcé certains stéréotypes concernant le monde arabe. Ils ont aussi stimulé la réflexion d’intellectuels, qui ont tenté d’analyser la complexité des cultures arabes. Les commissaires d’exposition, les collectionneurs, ont commencé à s’intéresser à des artistes jusqu’alors ignorés. Les Printemps arabes en 2011 ont renforcé ce phénomène. Les médias occidentaux ont ainsi véhiculé l’image d’un art contemporain arabe qui aurait émergé soudain avec le XXIe siècle. Mais dès les années 1990, une nouvelle génération de plasticiens arabes avait entamé une révolution artistique. Ces jeunes artistes n’ont par ailleurs pas émergé tout d’un coup : ils sont les héritiers d’un art moderne arabe qui s’épanouit tout au long du XXe siècle, avec des peintres comme Ahmed Cherkaoui, Baya ou encore Abdelhadi al-Gazzar.
Pourquoi sont-ils encore peu connus ?
Il est vrai que ces artistes contemporains sont restés longtemps peu visibles : déficit de structures locales dédiées à l’art, inexistence d’un marché comme d’un public in situ et situations de conflit ont masqué la réalité d’une production qui a toujours tenté d’exister. Puis, les pays du Golfe ont donné une impulsion forte avec la création de musées d’art contemporain arabe (ouverture du Mathaf à Doha en 2010), de foires internationales (Sharja en 1993, Art Dubaï en 2007), et l’installation de galeries et sociétés de vente sur leur sol (Christie’s et Bonhams à Dubaï en 2006/08, Sotheby’s à Doha en 2009). Ces initiatives ont rayonné dans les pays qui avaient une tradition de création : Égypte, Maroc, Liban, Syrie…
Aujourd’hui, des artistes comme Mona Hatoum, Youssef Nabil ou encore Mounir Fatmi jouissent d’une reconnaissance internationale. La scène artistique arabe suscite un intérêt sans précédent, notamment dans le monde occidental. Des musées comme la Tate Modern, le British Museum ou le Guggenheim créent des comités d’acquisition spécialisés, afin de suivre cette montée en puissance de l’art contemporain arabe.
Audrey Moutardier
L’origine géographique est-elle le seul point commun de ces artistes et de leurs œuvres ?
Oui et non. Ces artistes sont héritiers d’une histoire politique que l’on retrouve dans la majorité des pays arabes (colonisation, décolonisation, confiscation du pouvoir par des dictateurs et situations conflictuelles). Ils sont également héritiers de la civilisation islamique classique et de ses pratiques artistiques. Beaucoup de plasticiens arabes réinterprètent cette culture, ou se servent de leur art pour parler de la situation politique de leur pays. D’autres pas du tout… Dans un marché de l’art mondialisé, l’identité culturelle peut être à la fois un gage de succès (notamment auprès de collectionneurs occidentaux qui veulent acheter un art « labélisé » arabe) et un cadre très limitant. Les artistes arabes, contemporains avant tout, insistent souvent sur la complexité des sociétés dont ils sont issus et sur la valeur universelle de leurs créations.
De quand date l’art contemporain arabe ?
Les attentats du 11 septembre 2001 ont renforcé certains stéréotypes concernant le monde arabe. Ils ont aussi stimulé la réflexion d’intellectuels, qui ont tenté d’analyser la complexité des cultures arabes. Les commissaires d’exposition, les collectionneurs, ont commencé à s’intéresser à des artistes jusqu’alors ignorés. Les Printemps arabes en 2011 ont renforcé ce phénomène. Les médias occidentaux ont ainsi véhiculé l’image d’un art contemporain arabe qui aurait émergé soudain avec le XXIe siècle. Mais dès les années 1990, une nouvelle génération de plasticiens arabes avait entamé une révolution artistique. Ces jeunes artistes n’ont par ailleurs pas émergé tout d’un coup : ils sont les héritiers d’un art moderne arabe qui s’épanouit tout au long du XXe siècle, avec des peintres comme Ahmed Cherkaoui, Baya ou encore Abdelhadi al-Gazzar.
Pourquoi sont-ils encore peu connus ?
Il est vrai que ces artistes contemporains sont restés longtemps peu visibles : déficit de structures locales dédiées à l’art, inexistence d’un marché comme d’un public in situ et situations de conflit ont masqué la réalité d’une production qui a toujours tenté d’exister. Puis, les pays du Golfe ont donné une impulsion forte avec la création de musées d’art contemporain arabe (ouverture du Mathaf à Doha en 2010), de foires internationales (Sharja en 1993, Art Dubaï en 2007), et l’installation de galeries et sociétés de vente sur leur sol (Christie’s et Bonhams à Dubaï en 2006/08, Sotheby’s à Doha en 2009). Ces initiatives ont rayonné dans les pays qui avaient une tradition de création : Égypte, Maroc, Liban, Syrie…
Aujourd’hui, des artistes comme Mona Hatoum, Youssef Nabil ou encore Mounir Fatmi jouissent d’une reconnaissance internationale. La scène artistique arabe suscite un intérêt sans précédent, notamment dans le monde occidental. Des musées comme la Tate Modern, le British Museum ou le Guggenheim créent des comités d’acquisition spécialisés, afin de suivre cette montée en puissance de l’art contemporain arabe.
Audrey Moutardier
Pour aller plus loin :
- Première biennale des photographes du monde arabe contemporain, Gabriel Bauret, [cat. exp. Paris, Institut du monde arabe, 2015-2016], Gand : Snoeck, 2015
- L’art du Moyen-Orient, l’art moderne et contemporain du monde arabe et de l’Iran, Saeb Eigner, Paris : Toucan, 2010
- 25 ans de créativité arabe خمسة وعشرون عاما من الإبداع العربي, Ehab Ellabban, Farouk Youssef, Véronique Rieffel, [cat. exp. Paris, Institut du monde arabe, 2012-2013], Cinisello Balsamo : Silvana, Paris : Institut du monde arabe, 2012
- L’art contemporain arabe, prolégomènes, Abdelkébir Khatibi, Neuilly : al-Manar, Paris : Institut du monde arabe, 2001
- Le Maroc contemporain , IMA, Moonrise, Agence Révolutions, webdocumentaire, 2015 , Voir le site
- Art Dubaï , Voir le site
- Sharjah, Voir le site