Quelles sont les grandes caractéristiques de l’architecture islamique ?
Les Arabes n’ont pas attendu la période islamique pour se lancer dans la construction de bâtiments monumentaux. Les villes antiques d’Arabie et du Proche-Orient témoignent de pratiques architecturales complexes, que ce soit dans les temples ou dans les monuments civils. Mais l’expansion de l’islam et des Arabes dans un monde autrefois dominé par l’empire romain entraînent la multiplication des grandes constructions, notamment à partir du VIIIe siècle. Celles-ci peuvent être religieuses, mais aussi civiles ou funéraires.
La mosquée est le lieu emblématique de l’architecture islamique. On distingue généralement les mosquées de quartier des grandes mosquées, dotées d’un minaret, où se déroulent le prêche et la prière du vendredi. Les grandes mosquées se composent la plupart du temps d’une cour, qui accueille les fidèles et leur permet de faire les ablutions à la fontaine, et d’une salle de prière orientée en direction de la Mecque. Sur le mur qui indique cette orientation prend place une niche, appelée mihrab, et à sa droite une chaire à prêcher, le minbar. Le plan des premières mosquées, parfois appelé « plan arabe » ou « hypostyle » serait basé sur un modèle mythique : celui de la maison de Muhammad à Médine. Néanmoins, on y trouve aussi des influences préislamiques importantes ; des différences régionales apparaissent rapidement. Ainsi, la grande mosquée des Omeyyades à Damas et celle de Cordoue en Espagne suivent toutes deux un plan semblable, mais leurs matériaux, leurs formes et leurs décors diffèrent.
En dehors des mosquées, d’autres architectures ont une fonction religieuse ou funéraire. Les musulmans sont habituellement enterrés à même le sol ; cependant, des tombes monumentales ont été élevées dans une grande partie du territoire islamique pour célébrer princes et personnages saints. Un élément commémoratif, le cénotaphe, est placé au centre d’une pièce sous coupole, un mode de couvrement très répandu dans le monde de l’islam, qui donne de la majesté à l’espace.
En regard de l’architecture religieuse, on conserve moins d’éléments de l’architecture civile et palatiale du monde islamique ; une grande partie des constructions ont été détruites, par le temps, la nature ou les hommes. Pourtant, des structures palatiales ont souvent été édifiées dans les villes et à leurs périphéries. Les palais s’organisent en plusieurs cours et pavillons, avec une progression depuis les espaces les plus accessibles jusqu’aux espaces les plus privés. Ils incluent des salles d’audience, des appartements privés, un hammam et une mosquée. Les souverains du monde islamique vont parfois jusqu’à édifier de véritables cités palatiales, comme Samarra en Irak, Le Caire en Égypte, ou Madinat al-Zahra en Espagne. Des bâtiments utilitaires comme les hôpitaux, les fontaines publiques, les bains… complètent le paysage architectural des villes arabes. Dans les zones désertiques ou semi-désertiques, des structures commerciales, les caravansérails, sont destinées à accueillir les voyageurs, leurs marchandises et leurs montures.
Le choix des matériaux est fortement lié aux traditions locales mais aussi aux possibilités d’approvisionnement ou d’importation. Pour les architectures les plus prestigieuses, les souverains n’hésitent pas à faire venir des matériaux précieux de pays lointains : bois rares, marbres colorés, mosaïques byzantines à fonds d’or, etc. Si le bois a été peu conservé en architecture, il était probablement largement utilisé en structure et en charpente. Les autres matériaux les plus répandus sont le pisé, principalement pour les habitations, la brique crue, la brique cuite, le moellon et la pierre.
L’utilisation de matériaux aux couleurs contrastantes, pour les colonnes d’une salle de prière ou pour former un arc, est très fréquente, car elle permet d’intégrer la décoration à la structure architecturale. Cependant, de nombreux éléments décoratifs sont souvent rapportés à l’architecture, avec une vocation uniquement ornementale. C’est le cas des mosaïques, des stucs moulés et sculptés, ou encore des dalles de marbre. La sculpture et la peinture sont également présentes, mais l’architecture du monde islamique est surtout connue pour ses nombreux décors de céramique qui occupent murs et sols, intérieurs et extérieurs. Les carreaux de revêtement présentent des formes, des couleurs et des motifs extrêmement variés.
Dominique Misigaro
La mosquée est le lieu emblématique de l’architecture islamique. On distingue généralement les mosquées de quartier des grandes mosquées, dotées d’un minaret, où se déroulent le prêche et la prière du vendredi. Les grandes mosquées se composent la plupart du temps d’une cour, qui accueille les fidèles et leur permet de faire les ablutions à la fontaine, et d’une salle de prière orientée en direction de la Mecque. Sur le mur qui indique cette orientation prend place une niche, appelée mihrab, et à sa droite une chaire à prêcher, le minbar. Le plan des premières mosquées, parfois appelé « plan arabe » ou « hypostyle » serait basé sur un modèle mythique : celui de la maison de Muhammad à Médine. Néanmoins, on y trouve aussi des influences préislamiques importantes ; des différences régionales apparaissent rapidement. Ainsi, la grande mosquée des Omeyyades à Damas et celle de Cordoue en Espagne suivent toutes deux un plan semblable, mais leurs matériaux, leurs formes et leurs décors diffèrent.
En dehors des mosquées, d’autres architectures ont une fonction religieuse ou funéraire. Les musulmans sont habituellement enterrés à même le sol ; cependant, des tombes monumentales ont été élevées dans une grande partie du territoire islamique pour célébrer princes et personnages saints. Un élément commémoratif, le cénotaphe, est placé au centre d’une pièce sous coupole, un mode de couvrement très répandu dans le monde de l’islam, qui donne de la majesté à l’espace.
En regard de l’architecture religieuse, on conserve moins d’éléments de l’architecture civile et palatiale du monde islamique ; une grande partie des constructions ont été détruites, par le temps, la nature ou les hommes. Pourtant, des structures palatiales ont souvent été édifiées dans les villes et à leurs périphéries. Les palais s’organisent en plusieurs cours et pavillons, avec une progression depuis les espaces les plus accessibles jusqu’aux espaces les plus privés. Ils incluent des salles d’audience, des appartements privés, un hammam et une mosquée. Les souverains du monde islamique vont parfois jusqu’à édifier de véritables cités palatiales, comme Samarra en Irak, Le Caire en Égypte, ou Madinat al-Zahra en Espagne. Des bâtiments utilitaires comme les hôpitaux, les fontaines publiques, les bains… complètent le paysage architectural des villes arabes. Dans les zones désertiques ou semi-désertiques, des structures commerciales, les caravansérails, sont destinées à accueillir les voyageurs, leurs marchandises et leurs montures.
Le choix des matériaux est fortement lié aux traditions locales mais aussi aux possibilités d’approvisionnement ou d’importation. Pour les architectures les plus prestigieuses, les souverains n’hésitent pas à faire venir des matériaux précieux de pays lointains : bois rares, marbres colorés, mosaïques byzantines à fonds d’or, etc. Si le bois a été peu conservé en architecture, il était probablement largement utilisé en structure et en charpente. Les autres matériaux les plus répandus sont le pisé, principalement pour les habitations, la brique crue, la brique cuite, le moellon et la pierre.
L’utilisation de matériaux aux couleurs contrastantes, pour les colonnes d’une salle de prière ou pour former un arc, est très fréquente, car elle permet d’intégrer la décoration à la structure architecturale. Cependant, de nombreux éléments décoratifs sont souvent rapportés à l’architecture, avec une vocation uniquement ornementale. C’est le cas des mosaïques, des stucs moulés et sculptés, ou encore des dalles de marbre. La sculpture et la peinture sont également présentes, mais l’architecture du monde islamique est surtout connue pour ses nombreux décors de céramique qui occupent murs et sols, intérieurs et extérieurs. Les carreaux de revêtement présentent des formes, des couleurs et des motifs extrêmement variés.
Dominique Misigaro
Pour aller plus loin :
- La formation de l’art islamique, Oleg Grabar, Paris : Flammarion, 2000
- Islamic architecture, form, function and meaning, Robert Hillenbrand, Edinburgh : Edinburgh university press, 1994
- Architecture et espace urbain , Jean-Michel Spieser, Qantara, 2008 , Voir le site
- Ka'ba Mecca, Saudi Arabia, Archnet, portail de ressources sur l’architecture islamique , Voir le site