Où en est la science dans les pays arabes ?
Contrairement à des représentations cantonnant la science arabe à un « âge d'or » désormais révolu, l’activité scientifique n’a pas disparu dans les pays arabes d’aujourd’hui.
Certes le niveau de l’enseignement supérieur et de la recherche y est sévèrement critiqué. Les indicateurs relatifs à l'état de la connaissance dans la région montrent une fragilité : en 2010, les publications scientifiques du monde arabe représentent seulement 1,4 % des publications mondiales selon un rapport de l'Unesco. Les rapports des Nations Unies sur le développement humain dans le monde arabe dénoncent régulièrement le manque d’autonomie des universités, l’état déplorable des bibliothèques et des laboratoires, la faiblesse des budgets et la forte pression des effectifs qui compromettent la qualité de l’enseignement. Les universités arabes peinent autant à insérer leurs diplômés sur le marché du travail qu’à se positionner parmi les pays producteurs de savoir.
On peut cependant souligner des contraintes démographiques (la jeunesse constitue la majorité de la population), et des contraintes financières dans des contextes de crises ou de guerres, qui pèsent lourd sur leurs conditions de fonctionnement. De plus, si les performances sont faibles par rapport à des pays comme les États-Unis, l'Allemagne ou le Japon, certaines données méritent d’être considérées de plus près afin de saisir l’importance des changements sociaux à l’œuvre. Sur le plan de la démocratisation de l’enseignement, les résultats sont significatifs. Alors qu’il n'existait que 15 universités dans la région en 1961-1962 et que seule une minorité de la population avait alors accès à des études supérieures, aujourd’hui, plus d’un quart des jeunes adultes fréquente l’université. Par ailleurs, la part de scolarisation des femmes n’a cessé de croître jusqu’à surpasser celle des hommes.
Enfin, il faut mentionner la diversité de l'offre de formation : certaines universités jouissent d'un rayonnement international et attirent des étudiants de l'ensemble du monde. C'est le cas notamment de certaines universités islamiques comme al-Azhar au Caire, ou encore des Universités américaines du Caire et de Beyrouth ; à cela s'ajoutent de nouvelles tendances avec l'essor de l'enseignement privé et l'installation d'annexes ou de campus d'universités étrangères.
Mounira Chariet
Certes le niveau de l’enseignement supérieur et de la recherche y est sévèrement critiqué. Les indicateurs relatifs à l'état de la connaissance dans la région montrent une fragilité : en 2010, les publications scientifiques du monde arabe représentent seulement 1,4 % des publications mondiales selon un rapport de l'Unesco. Les rapports des Nations Unies sur le développement humain dans le monde arabe dénoncent régulièrement le manque d’autonomie des universités, l’état déplorable des bibliothèques et des laboratoires, la faiblesse des budgets et la forte pression des effectifs qui compromettent la qualité de l’enseignement. Les universités arabes peinent autant à insérer leurs diplômés sur le marché du travail qu’à se positionner parmi les pays producteurs de savoir.
On peut cependant souligner des contraintes démographiques (la jeunesse constitue la majorité de la population), et des contraintes financières dans des contextes de crises ou de guerres, qui pèsent lourd sur leurs conditions de fonctionnement. De plus, si les performances sont faibles par rapport à des pays comme les États-Unis, l'Allemagne ou le Japon, certaines données méritent d’être considérées de plus près afin de saisir l’importance des changements sociaux à l’œuvre. Sur le plan de la démocratisation de l’enseignement, les résultats sont significatifs. Alors qu’il n'existait que 15 universités dans la région en 1961-1962 et que seule une minorité de la population avait alors accès à des études supérieures, aujourd’hui, plus d’un quart des jeunes adultes fréquente l’université. Par ailleurs, la part de scolarisation des femmes n’a cessé de croître jusqu’à surpasser celle des hommes.
Enfin, il faut mentionner la diversité de l'offre de formation : certaines universités jouissent d'un rayonnement international et attirent des étudiants de l'ensemble du monde. C'est le cas notamment de certaines universités islamiques comme al-Azhar au Caire, ou encore des Universités américaines du Caire et de Beyrouth ; à cela s'ajoutent de nouvelles tendances avec l'essor de l'enseignement privé et l'installation d'annexes ou de campus d'universités étrangères.
Mounira Chariet
Pour aller plus loin :
- L'enseignement supérieur dans le monde arabe : une question de niveau ?, Mounir Bashshur et al., Beyrouth : IFPO, 2006
- Une histoire de la science arabe : introduction à la connaissance du patrimoine scientifique des pays de l'islam : entretiens avec Jean Rosmorduc, Ahmed Djebbar, Paris : Seuil, 2001
- Les universités dans le monde arabe actuel : documentation et essai d'interprétation, Jacques Waardenburg, 2 vols., Paris : Mouton, 1966
- Les sociétés musulmanes face aux défis de la science, Safir Nadji, Le Monde, 18 novembre 2010 , Voir le site