Pourquoi parle-t-on de chiffres « arabes » ?
Les Arabes ont transmis à l’Europe de nombreuses innovations en matière de mathématiques à travers des traités d’algèbre et de géométrie. Les mots « chiffre » et « zéro » eux-mêmes dérivent d’un mot arabe, sifr, signifiant « vide, sans contenu ».
Dans l’Antiquité, de nombreux alphabets ont été utilisés pour noter à la fois les lettres et les chiffres : c’est le cas du grec, de l’hébreu ou du latin. À partir du IXe siècle, la civilisation islamique a emprunté à l’Inde de nouveaux signes pour écrire les chiffres de 0 à 9. Le mathématicien al-Khwarizmi est le premier à les décrire. La graphie de ces signes évolue avec le temps et aboutit à deux notations distinctes : une de type oriental adoptée au Moyen et au Proche-Orient, une de type occidental pratiquée au Maghreb et qui parvient en Espagne au Xe siècle. Le tracé des chiffres continue d’évoluer avec le temps, et la graphie que nous utilisons actuellement en Occident n’est fixée qu’au XVe siècle ! C’est pourquoi nos « chiffres arabes » ne ressemblent pas à ceux utilisés de nos jours dans le monde arabe.
Le zéro est la plus grande innovation dans ce système de notation. Il existe plusieurs façon d’écrire les nombres à partir des chiffres : soit en additionnant des chiffres (c’est le système des chiffres romains par exemple, dans lequel XV = 10 + 5 = 15) ; soit en attribuant aux chiffres une valeur différente selon leur position dans le nombre (unité, dizaine, centaine… etc. : 15 = 1 x 10 + 5 x 1). Ce deuxième système est beaucoup plus performant pour effectuer des calculs complexes et noter des nombres longs. Jusqu’au XIVe siècle, la notation romaine et l’abaque, un outil permettant de faire des calculs, suffisaient aux usages européens. Avec le développement des sciences et du commerce, les hommes de la Renaissance ont eu besoin d’un système plus performant, d’où l’adoption progressive du système de numération indo-arabe… qui ne s’imposa définitivement en France qu’à la fin du XVIIIe siècle.
Audrey Moutardier
Dans l’Antiquité, de nombreux alphabets ont été utilisés pour noter à la fois les lettres et les chiffres : c’est le cas du grec, de l’hébreu ou du latin. À partir du IXe siècle, la civilisation islamique a emprunté à l’Inde de nouveaux signes pour écrire les chiffres de 0 à 9. Le mathématicien al-Khwarizmi est le premier à les décrire. La graphie de ces signes évolue avec le temps et aboutit à deux notations distinctes : une de type oriental adoptée au Moyen et au Proche-Orient, une de type occidental pratiquée au Maghreb et qui parvient en Espagne au Xe siècle. Le tracé des chiffres continue d’évoluer avec le temps, et la graphie que nous utilisons actuellement en Occident n’est fixée qu’au XVe siècle ! C’est pourquoi nos « chiffres arabes » ne ressemblent pas à ceux utilisés de nos jours dans le monde arabe.
Le zéro est la plus grande innovation dans ce système de notation. Il existe plusieurs façon d’écrire les nombres à partir des chiffres : soit en additionnant des chiffres (c’est le système des chiffres romains par exemple, dans lequel XV = 10 + 5 = 15) ; soit en attribuant aux chiffres une valeur différente selon leur position dans le nombre (unité, dizaine, centaine… etc. : 15 = 1 x 10 + 5 x 1). Ce deuxième système est beaucoup plus performant pour effectuer des calculs complexes et noter des nombres longs. Jusqu’au XIVe siècle, la notation romaine et l’abaque, un outil permettant de faire des calculs, suffisaient aux usages européens. Avec le développement des sciences et du commerce, les hommes de la Renaissance ont eu besoin d’un système plus performant, d’où l’adoption progressive du système de numération indo-arabe… qui ne s’imposa définitivement en France qu’à la fin du XVIIIe siècle.
Audrey Moutardier
Pour aller plus loin :
- Ce que la culture doit aux Arabes d’Espagne, Juan Gines Vernet, Paris : Sindbad, 1985
- Histoire universelle des chiffres, 2 vols., Georges Isfrah, Paris : Robert Laffont, 1994
- Du zéro à la virgule, les chiffres arabes à la conquête de l’Europe 1143-1585, Alain Schärlig, Lausanne : Presses polytechiques et universitaires romandes, 2010