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Qu’entend-on par « sciences arabes » ?

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Lorsqu’on parle des sciences arabes, on désigne une tradition scientifique rédigée en langue arabe.

Au cours de son expansion, l’empire islamique a rassemblé sous son autorité de nombreux peuples de culture, de religion et de langue diverses. Suite à leur prise de pouvoir, les Arabes ont conservé les structures administratives en place, ainsi que les élites intellectuelles qui y travaillaient. Le calife Abd al-Malik (685-705) prit la décision d’arabiser ces administrations, ce qui permit un premier transfert de savoirs anciens en arabe. Menant une politique active d’appropriation intellectuelle, les souverains musulmans ont financé la recherche et la traduction en arabe de manuscrits grecs, syriaques, araméens, perses ou encore sanskrits. Les traducteurs inventèrent une nouvelle terminologie scientifique arabe, ce qui fit de cette langue, en quelques décennies, le véhicule principal de la nouvelle pensée scientifique et philosophique dans l’Orient du Moyen Âge.

Ainsi, de nombreux savants du monde islamique n’étaient ni Arabes ni musulmans mais rédigèrent leurs écrits en arabe : le célèbre médecin Avicenne était persan et chiite ; le philosophe et médecin Maïmonide était juif et andalou ; le grand traducteur Hounayn ibn Ishaq était assyrien, originaire de Bagdad, et chrétien.

À cette langue commune s’ajoutèrent des structures de création et de transmission du savoir : les califes fondèrent des bibliothèques publiques et semi-publiques dès le VIIIe siècle, puis des institutions d’enseignement supérieur, les madrasas. Ces facteurs, auxquels s’ajoute la pacification des voies de communication, fluidifièrent les échanges entre érudits, pour le plus grand profit des sciences arabes.
Audrey Moutardier

Pour aller plus loin :

  • L’épopée de la science arabe, Danielle Jacquart, Paris : Gallimard, 2005
  • Histoire des sciences arabes, Roshdi Rashed, 3 vols., Paris : Seuil, 1997
  • L'âge d'or des sciences arabes, [cat. exp. Paris, Institut du monde arabe, 2005-2006], Paris : Actes Sud, Institut du monde arabe, 2005
  • La transmission du savoir , Qantara, 2008, Voir le site

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