Quel est le plus grand penseur juif du Moyen Âge ?
Maïmonide est un célèbre érudit du Moyen Âge, dont la vie et l’œuvre illustrent la richesse culturelle du monde méditerranéen au XIIe siècle.
Issu d’une importante lignée de rabbins, Maïmonide est né à Cordoue en 1138, dans l’empire des Almoravides. Son père était un intellectuel accompli, qui l’initia à la théologie, à l’astronomie, aux mathématiques, à la médecine et à la philosophie. Élevé dans la lecture des grands penseurs musulmans, il connaît parfaitement les sciences de son temps, ainsi que celles des Grecs.
En 1148, les Almohades prennent le pouvoir à Cordoue : ils exigent des chrétiens et des juifs qu’ils se convertissent ou qu’ils s’exilent. Maïmonide part avec sa famille au Maroc. Pendant quelques années, il enseigne dans la plus ancienne université au monde, la Qarawiyyin de Fez. Il se rend ensuite en Palestine, pour s’installer finalement en Égypte, où il est nommé chef de la communauté juive.
Pour subvenir à ses besoins, Maïmonide pratique la médecine. Ses succès sont tels qu’il devient le médecin personnel du sultan fatimide du Caire. Lorsque Saladin s’empare du trône, il devient son médecin de cour. Lors de la troisième croisade, le roi anglais Richard Cœur de Lion lui aurait proposé de se mettre à son service, en vain. Maïmonide soignait ainsi les hommes de toute confession, avec un succès qui lui valut de nombreuses jalousies.
Parallèlement à son activité de praticien, Maïmonide est l’auteur de nombreux ouvrages théoriques qui ont marqué les domaines de la théologie hébraïque, de la médecine et de la philosophie. Dans le Guide des égarés, il s’attache à expliquer le sens des noms et des allégories des Livres prophétiques. Toute sa pensée repose sur la conciliation de la foi et de la raison, du judaïsme et de la philosophie grecque. Ainsi, Maïmonide se réfère à l’œuvre d’Aristote, tout en la dépassant. Traduit en hébreu et en latin, il exerça une influence considérable sur la pensée chrétienne du Moyen Âge (Albert le Grand, Thomas d’Aquin).
Médecin, philosophe et théologien juif de culture arabe, Maïmonide est une figure marquante de cette érudition médiévale, qui transcende les disciplines, les époques et les confessions.
Audrey Moutardier
Issu d’une importante lignée de rabbins, Maïmonide est né à Cordoue en 1138, dans l’empire des Almoravides. Son père était un intellectuel accompli, qui l’initia à la théologie, à l’astronomie, aux mathématiques, à la médecine et à la philosophie. Élevé dans la lecture des grands penseurs musulmans, il connaît parfaitement les sciences de son temps, ainsi que celles des Grecs.
En 1148, les Almohades prennent le pouvoir à Cordoue : ils exigent des chrétiens et des juifs qu’ils se convertissent ou qu’ils s’exilent. Maïmonide part avec sa famille au Maroc. Pendant quelques années, il enseigne dans la plus ancienne université au monde, la Qarawiyyin de Fez. Il se rend ensuite en Palestine, pour s’installer finalement en Égypte, où il est nommé chef de la communauté juive.
Pour subvenir à ses besoins, Maïmonide pratique la médecine. Ses succès sont tels qu’il devient le médecin personnel du sultan fatimide du Caire. Lorsque Saladin s’empare du trône, il devient son médecin de cour. Lors de la troisième croisade, le roi anglais Richard Cœur de Lion lui aurait proposé de se mettre à son service, en vain. Maïmonide soignait ainsi les hommes de toute confession, avec un succès qui lui valut de nombreuses jalousies.
Parallèlement à son activité de praticien, Maïmonide est l’auteur de nombreux ouvrages théoriques qui ont marqué les domaines de la théologie hébraïque, de la médecine et de la philosophie. Dans le Guide des égarés, il s’attache à expliquer le sens des noms et des allégories des Livres prophétiques. Toute sa pensée repose sur la conciliation de la foi et de la raison, du judaïsme et de la philosophie grecque. Ainsi, Maïmonide se réfère à l’œuvre d’Aristote, tout en la dépassant. Traduit en hébreu et en latin, il exerça une influence considérable sur la pensée chrétienne du Moyen Âge (Albert le Grand, Thomas d’Aquin).
Médecin, philosophe et théologien juif de culture arabe, Maïmonide est une figure marquante de cette érudition médiévale, qui transcende les disciplines, les époques et les confessions.
Audrey Moutardier
Pour aller plus loin :
- Le guide des perplexes, Moïse Maïmonide, Lagrasse : Verdier, 2012
- Le livre de la connaissance, Moïse Maïmonide, Paris : PUF, 2004
- La guérison par l’esprit, Moïse Maïmonide, Paris : Bibliophane-D. Radford, 2003
- Épîtres, Moïse Maïmonide, Paris : Gallimard, 1993
- Lumières du Moyen Âge, Maïmonide philosophe, Pierre Bouretz, Paris : Gallimard, 2015
- Maïmonide ou l’autre Moïse, Maurice-Ruben Hayoun, Paris : Pocket, 2013
- Maïmonide, Léo Strauss, Paris : PUF, 2012
- Le médecin de Cordoue, Herbert le Porrier, Paris : Seuil, 1974