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Qui est le fondateur des mathématiques arabes ?

Statue d’al-Khwarizmi dans sa ville natale, Khiva, en Ouzbekistan actuel © akg-images/Mel Longhurst
Algèbre, algorithme… Ces mots sont issus du travail et du nom du plus célèbre mathématicien de langue arabe, Al-Khwarizmi. On ne sait presque rien de sa vie, si ce n’est qu’il naquit vers 780 à Khiva, dans l’actuel Ouzbékistan, et qu’il fréquenta la Maison de la sagesse à Bagdad, ville où il mourut vers 850.

De son vivant, il était connu comme astronome. Il étudia également l’astrologie, la géographie, et surtout les mathématiques. Dans son Livre de l’addition et de la soustraction d’après le calcul indien, il décrit le système décimal, les chiffres de 1 à 9 et le zéro, ainsi que certaines méthodes de calcul. L’ouvrage est perdu aujourd’hui, mais nous le connaissons grâce aux traductions latines qui en ont été faites à partir du XIIe siècle en Europe. C’est grâce à lui que les chiffres dits « arabes » remplacèrent le système de calcul antique, basé sur l’utilisation des chiffres romains et de l’abaque.

Al-Kwarizmi est aussi l’inventeur d’une nouvelle discipline, l’algèbre. Cette branche des mathématiques étudie les règles des opérations sur les nombres et la résolution des équations. Il l’expose dans son Abrégé du calcul par la restauration et la comparaison (en arabe : Kitab al-jabr wa al-muqabala, « al-jabr » ayant été traduit phonétiquement par « algèbre » en Occident). L’ouvrage explique comment trouver des solutions à des problèmes de la vie courante - partages d’héritage, droits de succession, échanges commerciaux, arpentages des terres… - grâce à la résolution d’équations à inconnues.

Les plus anciennes tables astronomiques qui nous soient parvenues sont aussi l’œuvre d’al-Khwarizmi. Elles permettaient de retrouver la position des astres dans le ciel à une date donnée, et remplissaient divers usages, comme la détermination des heures de prière, ou encore l’élaboration d’horoscopes par les astrologues. Ces tables exercèrent une grande influence sur l’astronomie européenne à partir du XIIIe siècle.

Al-Khwarizmi, dont le nom a été latinisé en Algoritmi, est considéré de nos jours comme le père de l’algèbre et le fondateur des mathématiques arabes.
Audrey Moutardier

Pour aller plus loin :

  • Les fondateurs des mathématiques, Nas E. Boutammina, Beyrouth : al-Bouraq, 2006
  • Al-Khwārizmī, Le commencement de l'algèbre, Roshdi Rashed, Paris : Blanchard, 2007
  • Histoire des sciences arabes, Roshdi Rashed (dir.), Paris : Seuil, 1997
  • Al-Khwârizmî, père de l'algèbre arabe , Ahmed Djebbar, Canal U, 2015 , Voir le site
  • Mohammed al-Khwarizmi (vers 780 [Khiva, Ouzbékistan] – vers 850 [Bagdad]) , Bibm@ths , Voir le site
  • L’algèbre dans la tradition d’al-Khawārizm ī à al-Karajī , Marouane ben Miled, Marseille, 2011 , Voir le site

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