Comment les nomades se sont-ils sédentarisés dans les villes ?
La sédentarisation des nomades s’est traduite par la multiplication, dans les villes, de quartiers fondés sur les liens de parenté. Des confins sahariens aux steppes d’Arabie, les anciens nomades se sont regroupés par familles, lignages ou fractions tribales, autour des principaux équipements urbains ou en périphérie. D’abord provisoire, l’établissement est devenu permanent : la tente s’est doublée d’une construction et le campement s’est transformé en quartier. La localisation des groupes traduit leur spécialisation économique ou le contexte de leur fixation : à Kiffa (Mauritanie), la tribu commerçante des Idawali (en bleu), étrangère à la région mais politiquement proche des autorités, s’est établie très tôt autour du souk et des administrations ; tandis que celles, plus rurales et locales, des Ahl Sidi Mahmoud ou des Laghlal (en rouge et en vert), ont attendu les années 1970 pour s’installer définitivement en raison des sécheresses qui ont décimé leurs troupeaux.
Vincent Bisson
Vincent Bisson
Pour aller plus loin :
- Les réseaux sociaux sur Internet à l'heure des transitions démocratiques, Najar Sihem (dir.), Tunis : IRMC, Paris : Karthala, 2013
- La révolte en réseau : le ‘printemps arabe’ et les médias sociaux, David M. Faris, Politique étrangère, 2012, 1, p. 99-109 , Voir le site
- Internet, le ‘Printemps arabe’ et la dévaluation du cyberactivisme arabe , Yves Gonzales-Quijano, Égypte/monde arabe, 2015, troisième série, 12 , Voir le site
- La révolution tunisienne : interactions entre militantisme de terrain et mobilisation des réseaux sociaux, Zeineb Touati, L’Année du Maghreb, VIII | 2012, 121-141 , Voir le site