Al Jazeera est-elle « la voix des Arabes » ?
Al Jazeera est une chaine de télévision satellitaire dont le nom arabe signifie littéralement « péninsule », en référence à la péninsule Arabique. Lancée le 1er novembre 1996 par l’émir du Qatar, Cheikh Hamad Ben Khalifa Al Thani, depuis sa capitale de Doha, elle connaît rapidement un important essor. Deux ans seulement après son lancement la chaîne émet des programmes 24 heures sur 24 et est diffusée dans trente-cinq pays, principalement au Proche-Orient.
Al Jazeera prône dès ses débuts un accès à une information libre et pluraliste et devient rapidement le symbole de la libéralisation des médias arabes. L’un de ses slogans est « l’opinion et son contraire » exprimant ainsi sa volonté de représenter les différentes opinions des populations arabes, souvent censurées par leurs régimes respectifs. Elle se présente donc comme « la voix des arabes ».
Al Jazeera controversée
Cependant, les détracteurs de la chaîne qatarie, dans le monde arabe comme ailleurs, sont nombreux. Dès ses débuts, elle est considérée comme étant avant tout un outil politique au service du jeune émir, qui a accédé au pouvoir en renversant son père en 1995. La monarchie saoudienne fait partie de ses premiers détracteurs. Mais cela n’empêche pas la chaîne de voir son influence et son audience croître, notamment à partir de 2001 avec l’intervention américaine en Afghanistan. Al Jazeera offre alors une couverture complète du conflit, puisqu’elle sera la seule chaîne à être autorisée par les Talibans à filmer dans les régions qu’ils contrôlent en disposant de correspondants sur place. Elle est également la seule à obtenir des enregistrements audio d’Oussama Ben Laden et des responsables d’al-Qaïda. Dès lors, elle fait l’objet d’accusations de la part du gouvernement américain, qui lui reproche de relayer un sentiment anti-américain au sein de l’opinion arabe.
Depuis son lancement, Al Jazeera est essentiellement marquée par trois sensibilités idéologiques – arabiste, islamique et libérale – qui cohabitent dans la couverture des événements politiques phares du Moyen-Orient : la guerre en Irak et la chute de Saddam Hussein, la mort de Ben Laden, les printemps arabes etc. Elle joue par ailleurs un rôle considérable durant « les Printemps arabes », en accordant une très large couverture aux révoltes qui ont finalement emporté les régimes tunisien, égyptien et libyen, et en prenant ouvertement partie pour les mouvements démocratiques.
Khadidja Guebache
Al Jazeera prône dès ses débuts un accès à une information libre et pluraliste et devient rapidement le symbole de la libéralisation des médias arabes. L’un de ses slogans est « l’opinion et son contraire » exprimant ainsi sa volonté de représenter les différentes opinions des populations arabes, souvent censurées par leurs régimes respectifs. Elle se présente donc comme « la voix des arabes ».
Al Jazeera controversée
Cependant, les détracteurs de la chaîne qatarie, dans le monde arabe comme ailleurs, sont nombreux. Dès ses débuts, elle est considérée comme étant avant tout un outil politique au service du jeune émir, qui a accédé au pouvoir en renversant son père en 1995. La monarchie saoudienne fait partie de ses premiers détracteurs. Mais cela n’empêche pas la chaîne de voir son influence et son audience croître, notamment à partir de 2001 avec l’intervention américaine en Afghanistan. Al Jazeera offre alors une couverture complète du conflit, puisqu’elle sera la seule chaîne à être autorisée par les Talibans à filmer dans les régions qu’ils contrôlent en disposant de correspondants sur place. Elle est également la seule à obtenir des enregistrements audio d’Oussama Ben Laden et des responsables d’al-Qaïda. Dès lors, elle fait l’objet d’accusations de la part du gouvernement américain, qui lui reproche de relayer un sentiment anti-américain au sein de l’opinion arabe.
Depuis son lancement, Al Jazeera est essentiellement marquée par trois sensibilités idéologiques – arabiste, islamique et libérale – qui cohabitent dans la couverture des événements politiques phares du Moyen-Orient : la guerre en Irak et la chute de Saddam Hussein, la mort de Ben Laden, les printemps arabes etc. Elle joue par ailleurs un rôle considérable durant « les Printemps arabes », en accordant une très large couverture aux révoltes qui ont finalement emporté les régimes tunisien, égyptien et libyen, et en prenant ouvertement partie pour les mouvements démocratiques.
Khadidja Guebache
Pour aller plus loin :
- Al Jazeera, liberté d'expression et pétromonarchie, Claire Gabrielle Talon, Paris : PUF, 2011
- Télévisions arabes sur orbite, un système médiatique en mutation (1960-2004), Tourya Guaaybess, Paris : CNRS éditions, 2005
- Al Jazeera English, global news in a changing world, Philip M. Seib, New York, Basingstoke : Palgrave Macmillan, 2012
- The Al Jazeera phenomenon, critical perspectives on new Arab media, Mohamed Zayani, London : Pluto Press, 2005
- Site de la chaîne en anglais , Voir le site
- Site de la chaîne en arabe, Voir le site
- Al-Jazeera : les ressorts incertains de l'influence médiatique, Mohamed El Oifi, CERISCOPE Puissance, 2013, Voir le site