Les fêtes #article

Pourquoi ces gens défilent-ils en tenant des bannières et de fausses têtes coupées ?

Défilé de Ashoura à Barhein en 2012 © Mohamed CJ (CC BY-SA 3.0)
Cette photo a été prise le dixième jour du mois de moharram, date correspondant à la principale célébration du calendrier musulman pour les chiites, ashoura. Bien loin de la conception occidentale de la fête, ashoura est marquée par le deuil, les pleurs et les mortifications. Afin de commémorer le martyr du troisième imam du chiisme, Hossein, et de sa famille à la bataille de Karbala, les chiites défilent dans les rues en se flagellant, en se frappant la poitrine et en se lamentant. Au Liban, à Barheïn et en Irak, ces démonstrations prennent souvent un aspect spectaculaire, certains croyants allant jusqu’à se taillader le crâne avec des sabres pour mêler symboliquement leur sang à celui de l’imam assassiné. On rejoue aussi les principaux épisodes de la bataille, dans des théâtres ou dans la rue.

Au-delà des défilés et des manifestations, la période de moharram est, pour les chiites, un moment de partage et de renforcement de la communauté. Nourriture et thé sont offerts dans les rues, souvent tendues de bannières noires. De nombreuses traditions rapportent aussi que pleurer sincèrement à cette période ouvre les portes du paradis.

Pour aller plus loin :

  • Les larmes et le sang des chiites : corps et pratiques rituelles lors des célébrations de ‘Âshûrâ’ (Liban, Syrie), Sabrina Mervin, Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, novembre 2006, 113-114, Voir le site

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