On se fait un hammam ?
Le mot hammam est entré dans la langue française en 1655 et désigne les bains publics. Ces établissements existaient depuis l’Antiquité, mais l’islam préconisant les ablutions avant la prière, les hammams se multiplièrent à travers le monde islamique, à tel point que dans la seule ville de Cordoue, on en comptait près de 600 au Xe siècle. Après la Reconquista, au XVIe siècle, les théologiens espagnols condamnèrent les lieux, les considérant comme impudiques et suspects, tant d’un point de vue moral que politique. Le roi Philippe II (m. 1598) ordonna leur fermeture et la majeure partie d’entre eux finirent détruits.
Inspirés des thermes romains, les hammams en ont gardé la structure. Hormis la salle d’accueil qui leur a été ajoutée, ils sont constitués de trois salles successives, munies de bassins d’eau froide, tiède et chaude. Dans le monde arabe, leur architecture est souvent marquée par un ou plusieurs dômes, dont le plus grand coiffe la salle médiane, la plus vaste, où les clients passent le plus clair de leur temps. Parsemés d’ouvertures de forme étoilée ou géométrique, ces dernières permettent à la vapeur de s’échapper et baignent les lieux d’une lumière douce. Jadis s’y affairaient les responsables des vestiaires, ceux des serviettes, les masseurs, les barbiers et les maquilleurs.
L’espace est occupé alternativement par les hommes et les femmes, soit en fonction des jours de la semaine, soit par demi-journées. Aujourd’hui encore, c’est un endroit privilégié pour préparer la jeune mariée, poser le henné sur ses mains, ses pieds et dans sa chevelure, pratiquer l’épilation et se faire éventuellement masser. Bien que des hammams mixtes aient fait leur apparition au Maroc depuis quelques années, ils sont essentiellement destinés aux étrangers.
Lieux de convivialité, les hammams servirent à travers les siècles d’espaces d’échange, de commérages, mais aussi de vols, voire même d’assassinats politiques. Certains y trouvèrent la mort emmurés comme Qoumama ibn Zayd en 818, d’autres poignardés sur ordre de leur épouse tel le sultan mamelouk Aybak en 1257, et d’autres encore de façon collective à l’instar des 70 notables qui y furent tués sur ordre d’un seigneur de Séville en 1069.
Sachez encore que selon Ibn Sirin (m. 728), voir le hammam en songe évoque essentiellement les femmes et les relations sexuelles, licites ou non.
Joumana Barkoudah
Inspirés des thermes romains, les hammams en ont gardé la structure. Hormis la salle d’accueil qui leur a été ajoutée, ils sont constitués de trois salles successives, munies de bassins d’eau froide, tiède et chaude. Dans le monde arabe, leur architecture est souvent marquée par un ou plusieurs dômes, dont le plus grand coiffe la salle médiane, la plus vaste, où les clients passent le plus clair de leur temps. Parsemés d’ouvertures de forme étoilée ou géométrique, ces dernières permettent à la vapeur de s’échapper et baignent les lieux d’une lumière douce. Jadis s’y affairaient les responsables des vestiaires, ceux des serviettes, les masseurs, les barbiers et les maquilleurs.
L’espace est occupé alternativement par les hommes et les femmes, soit en fonction des jours de la semaine, soit par demi-journées. Aujourd’hui encore, c’est un endroit privilégié pour préparer la jeune mariée, poser le henné sur ses mains, ses pieds et dans sa chevelure, pratiquer l’épilation et se faire éventuellement masser. Bien que des hammams mixtes aient fait leur apparition au Maroc depuis quelques années, ils sont essentiellement destinés aux étrangers.
Lieux de convivialité, les hammams servirent à travers les siècles d’espaces d’échange, de commérages, mais aussi de vols, voire même d’assassinats politiques. Certains y trouvèrent la mort emmurés comme Qoumama ibn Zayd en 818, d’autres poignardés sur ordre de leur épouse tel le sultan mamelouk Aybak en 1257, et d’autres encore de façon collective à l’instar des 70 notables qui y furent tués sur ordre d’un seigneur de Séville en 1069.
Sachez encore que selon Ibn Sirin (m. 728), voir le hammam en songe évoque essentiellement les femmes et les relations sexuelles, licites ou non.
Joumana Barkoudah
Pour aller plus loin :
- 25 siècles de bain collectif en Orient. Proche-Orient, Égypte et péninsule Arabique, Marie-Françoise Boussac, Sylvie Denoix, Thibaud Fournet, Bérangère Redon (éds.), Le Caire : IFPO, IFAO, 2014
- Les bains, Claire Speismann, Qantara, 2008, Voir le site
- Halfaouine. L’enfant des terrasses, Férid Boughedir, 1990
- La source des femmes, Radu Mihaileanu, 2011