Damas et Bagdad supplantent Médine #article

Qui étaient les Omeyyades, souverains du premier empire islamique ?

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La famille des Omeyyades a régné sur le monde islamique de 661 à 750. Après le règne des quatre premiers califes, les « bien guidés » (rashidoun), le général Moawiya se fait proclamer calife à son tour et fonde la dynastie omeyyade. La ville de Damas, en Syrie, devient la capitale de ce premier empire islamique. Les conquêtes arabes se multiplient : à l’ouest, la totalité de l’Afrique du nord et, à l’est, l’Iran oriental et une partie du Pakistan. Les Omeyyades ont réussi à renforcer la présence arabe sur ces territoires, tout en laissant souvent une large autonomie aux populations. Ainsi, les Arabes ont pu profiter d’un grand nombre de richesses, de matières premières et de main-d’œuvre.

Tout en conservant des traditions et pratiques issues de l’Antiquité, les Omeyyades se sont progressivement imposés dans tous les territoires conquis. En 695, sous le règne du calife Abd al-Malik (685-705), l’arabe devient la langue officielle du califat et le système de monnayage est réformé.
La dynastie omeyyade a aussi imposé son pouvoir à travers un vaste programme architectural. La plupart des monuments de cette période se concentrent dans la région syro-palestinienne. L’implantation du califat à Damas a constitué un choix stratégique : sur ces terres anciennement byzantines et chrétiennes, la nouvelle religion musulmane souhaite affirmer sa grandeur. Cette volonté est brillamment illustrée sous le règne du calife Abd al-Malik. Le Dôme du Rocher érigé en 691 à Jérusalem, troisième ville sainte musulmane après La Mecque et Médine, porte une inscription monumentale faisant référence à Jésus mais aussi à l’unicité divine dans l’islam. On peut y voir une certaine affirmation de la grandeur de la religion musulmane, visant principalement les nouveaux convertis ainsi que les non-musulmans.

En 750, la famille abbasside met fin au règne des Omeyyades, à qui ils reprochent d’avoir transformé le califat d’un mandat religieux en une institution héréditaire à but politique. Un membre de la famille omeyyade parvient tout de même à s’échapper et à se réfugier en Espagne, où la dynastie continue de régner de 756 à 1031.
Sarah Piram

Pour aller plus loin :

  • Chronique de Tabari, Al-Tabari, Paris : Sindbad, 1989
  • Les dynasties musulmanes, Clifford Edmund Bosworth, Paris : Actes Sud, 1996
  • Les Omeyyades, naissance de l’art islamique, Jordanie, Musée sans frontières, Aix-en-Provence : Edisud, 2000
  • Abd al-Malik, Chase F. Robinson, Oxford : Oneworld, 2005
  • Les Omeyyades (661-750) , Judith Hénon, Qantara, 2008, Voir le site
  • Les Omeyyades, Museum with no frontiers, Discover islamic art, 2004-2016 , Voir le site

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