Comment l’encens a-t-il enrichi les anciens royaumes d’Arabie ?
L’encens est une résine odorante sécrétée par des arbres localisés, entre autres, au Yémen et dans la région du Dhofar (Sultanat d’Oman). La myrrhe est souvent associée à l’encens : il s’agit également d’une résine odorante que l’on collecte en Arabie du Sud.
D’après les inscriptions et les découvertes archéologiques, le commerce de l’encens remonte au moins au VIIIe siècle avant J.-C. Il faut alors répondre à la demande du monde méditerranéen : on y brûle de grandes quantités d’encens pour honorer les dieux, et la myrrhe est utilisée pour embaumer les morts en Égypte. D’autres aromates et épices circulent par cette région, contribuant à l’enrichissement des royaumes du sud de l’Arabie, comme le fameux royaume de Saba. Ces monarchies entrent en conflit afin de contrôler cette route commerciale.
Dans un premier temps, ces marchandises sont transportées à dos de dromadaires : une caravane peut en rassembler plusieurs centaines ! La route de l’encens est alors constituée d’un réseau de pistes caravanières partant des régions productrices de l’encens et de la myrrhe. Son itinéraire s’étend vers le nord dans l’actuel royaume d’Arabie saoudite en passant par les montagnes, parallèlement au littoral de la mer Rouge.
Le commerce de l’encens enrichit également des cités marchandes comme Pétra en Jordanie ou Gaza en Palestine. Au Ier siècle avant J.-C., le marché paraît tellement rentable qu’Ælius Gallus, préfet d’Égypte, lance une campagne militaire pour conquérir l’Arabie heureuse. Son armée se rend jusque dans le sud de la péninsule Arabique, mais échoue à conquérir le Yémen.
Au tournant de notre ère, la navigation en haute mer est bien maîtrisée. Progressivement, la route terrestre est délaissée au profit du commerce maritime. De grands ports se développent en Arabie du Sud, comme Qani dont parle Pline l’Ancien. Les contacts avec la région du Golfe, l’Iran et l’Inde s’intensifient. Ce réseau maritime perdure à la période islamique et s’étend même jusqu’en Chine !
Sterenn Le Maguer
D’après les inscriptions et les découvertes archéologiques, le commerce de l’encens remonte au moins au VIIIe siècle avant J.-C. Il faut alors répondre à la demande du monde méditerranéen : on y brûle de grandes quantités d’encens pour honorer les dieux, et la myrrhe est utilisée pour embaumer les morts en Égypte. D’autres aromates et épices circulent par cette région, contribuant à l’enrichissement des royaumes du sud de l’Arabie, comme le fameux royaume de Saba. Ces monarchies entrent en conflit afin de contrôler cette route commerciale.
Dans un premier temps, ces marchandises sont transportées à dos de dromadaires : une caravane peut en rassembler plusieurs centaines ! La route de l’encens est alors constituée d’un réseau de pistes caravanières partant des régions productrices de l’encens et de la myrrhe. Son itinéraire s’étend vers le nord dans l’actuel royaume d’Arabie saoudite en passant par les montagnes, parallèlement au littoral de la mer Rouge.
Le commerce de l’encens enrichit également des cités marchandes comme Pétra en Jordanie ou Gaza en Palestine. Au Ier siècle avant J.-C., le marché paraît tellement rentable qu’Ælius Gallus, préfet d’Égypte, lance une campagne militaire pour conquérir l’Arabie heureuse. Son armée se rend jusque dans le sud de la péninsule Arabique, mais échoue à conquérir le Yémen.
Au tournant de notre ère, la navigation en haute mer est bien maîtrisée. Progressivement, la route terrestre est délaissée au profit du commerce maritime. De grands ports se développent en Arabie du Sud, comme Qani dont parle Pline l’Ancien. Les contacts avec la région du Golfe, l’Iran et l’Inde s’intensifient. Ce réseau maritime perdure à la période islamique et s’étend même jusqu’en Chine !
Sterenn Le Maguer
Pour aller plus loin :
- L'Arabie heureuse au temps de la reine de Saba. VIIIe - Ier siècle avant J.-C., Jean-François Breton, Paris : Hachette Littérature, 1998
- Le commerce de l’encens de la chute des royaumes sudarabiques à l’arrivée des portugais dans l’océan indien (IVe – XVIe siècles), une étude pluridisciplinaire, Sterenn Le Maguer, Thèse de doctorat soutenue en 2015 sous la direction d’A. Northedge
- Yémen, au pays de la reine de Saba, [cat. exp. Paris, Institut du monde arabe, 1997-1998], Paris : Flammation, IMA, 1997
- L’encens et la myrrhe, Sterenn Le Maguer, blog, Voir le site
- « La route caravanière de l’encens dans l’Arabie préislamique Éléments d’information sur son itinéraire et sa chronologie, Allessandro de Maigret, Arabia Humanities, 2003, 11, Voir le site