D’après la Bible, le roi Salomon règne sur le royaume d’Israël et la reine de Saba sur une région au sud de la péninsule Arabique, correspondant au Yémen actuel. Si son personnage est probablement légendaire, les découvertes archéologiques dans l’oasis de Marib ont démontré que le royaume de Saba a bien existé.

La rencontre entre les deux souverains est relatée à deux reprises dans l’Ancien Testament et les historiens la datent aux alentours de 950 avant J.-C. Leur histoire vise à mettre en évidence que Salomon était renommé, notamment grâce à sa grande sagesse, jusqu’aux confins de l’Arabie méridionale. Il évoque aussi la conversion prestigieuse d’une reine au monothéisme.

Le récit biblique est l’occasion de décrire l’opulence du royaume de Saba et de sa souveraine :
« Elle arriva à Jérusalem avec une suite très importante, des dromadaires chargés d’aromates, d’or en grande quantité et de pierres précieuses. [...] Elle donna au roi cent vingt talents d’or, des aromates en très grande quantité, et des pierres précieuses. Il n’arriva plus jamais autant d’aromates qu’en donna la reine de Saba au roi Salomon. »
Cette richesse de l’Arabie « heureuse » était notamment basée sur la production de l’encens et de la myrrhe. Malgré son caractère romancé, ce texte met en avant les relations commerciales et diplomatiques avérées entre l’Arabie du Sud et le monde méditerranéen, en particulier le Proche-Orient.

Cette légende se retrouve dans le Coran, où la reine de Saba apparaît sous le nom de Bilqis. Fille d’un roi et d’un djinn femelle, elle règne sur son royaume sans être mariée, mais, mise à l’épreuve, adopte finalement le monothéisme et le roi Salomon la prend pour épouse.

L’histoire de Salomon et de la reine de Saba est un thème récurrent dans l’art chrétien et islamique. Plus récemment, ce mythe a inspiré des cinéastes qui y ont vu un bon sujet de péplum.
Sterenn Le Maguer