Depuis quand y a-t-il des Arabes en France ?
Après la mort de Muhammad, les territoires dominés par l’Islam connaissent une forte expansion. En 711, une armée de la famille califale omeyyade, presque exclusivement composée de Berbères, franchit le détroit de Gibraltar et envahit la péninsule Ibérique. Après y avoir défait les Wisigoths, présents depuis le Ve siècle, les conquérants s’emparent de la plus grande partie du Portugal et de l’Espagne, franchissent les Pyrénées quelques années plus tard et progressent en France. Les Francs parviennent cependant à vaincre les forces arabes lors de plusieurs batailles, comme à Toulouse (721) et dans les environs de Poitiers (732), avant d’entamer une reconquête des territoires. Celle-ci prend fin vers 759-760.
Le sud de la France connaît donc plusieurs décennies d’occupation omeyyade, en particulier autour de la Septimanie, qui correspond approximativement aujourd’hui à la région Languedoc-Roussillon. Narbonne (Arbouna en arabe) devient effectivement en 720 un centre administratif important, où siège un gouverneur, le wali. La ville est utilisée comme base arrière afin de faciliter les offensives militaires, notamment vers Toulouse, Carcassonne et l’Aquitaine. Après la reprise de la Narbonnaise par les Francs, des forces islamiques parviennent encore à se maintenir dans certaines régions de Provence jusqu’au Xe siècle.
Plusieurs témoignages, écrits et archéologiques, attestent bien cette présence arabe et berbère en France. Ainsi, la plus ancienne monnaie islamique découverte au nord des Pyrénées date probablement des années 692-694 et a été mise au jour à Autun. Plus de 53 monnaies arabes ont par ailleurs été exhumées en Narbonnaise et dans la vallée du Rhône. De même, plusieurs sceaux exhumés à Ruscino (ancienne dénomination du site de Castell Rosselló, à Perpignan) mettent en évidence l’existence d’un relais militaire et administratif à cet emplacement. Enfin, de récentes recherches sur trois sépultures de Nîmes permettent de prouver matériellement la présence de soldats omeyyades en Provence autour du VIIIe siècle.
Guilhem Dorandeu
Le sud de la France connaît donc plusieurs décennies d’occupation omeyyade, en particulier autour de la Septimanie, qui correspond approximativement aujourd’hui à la région Languedoc-Roussillon. Narbonne (Arbouna en arabe) devient effectivement en 720 un centre administratif important, où siège un gouverneur, le wali. La ville est utilisée comme base arrière afin de faciliter les offensives militaires, notamment vers Toulouse, Carcassonne et l’Aquitaine. Après la reprise de la Narbonnaise par les Francs, des forces islamiques parviennent encore à se maintenir dans certaines régions de Provence jusqu’au Xe siècle.
Plusieurs témoignages, écrits et archéologiques, attestent bien cette présence arabe et berbère en France. Ainsi, la plus ancienne monnaie islamique découverte au nord des Pyrénées date probablement des années 692-694 et a été mise au jour à Autun. Plus de 53 monnaies arabes ont par ailleurs été exhumées en Narbonnaise et dans la vallée du Rhône. De même, plusieurs sceaux exhumés à Ruscino (ancienne dénomination du site de Castell Rosselló, à Perpignan) mettent en évidence l’existence d’un relais militaire et administratif à cet emplacement. Enfin, de récentes recherches sur trois sépultures de Nîmes permettent de prouver matériellement la présence de soldats omeyyades en Provence autour du VIIIe siècle.
Guilhem Dorandeu
Pour aller plus loin :
- Histoire de l’islam et des musulmans en France, Mohammed Arkoun (dir.), Paris : Editions Albin Michel, 2006
- Présence musulmane en Languedoc. Réalités et vestiges, Philippe Sénac, Cahiers de Fanjeaux Toulouse, 1983, 18, p. 43-57
- Nos Ancêtres sarrasins, Robert Genoud, Webdocumentaire, 2014, Voir le site
- Early Medieval Muslim Graves in France: First Archaeological, Anthropological and Palaeogenomic Evidence, Yves Gleize, Fanny Mendisco,et al., Plos One, 2016, Voir le site