Jérusalem est-elle une ville sainte pour les musulmans ?
Jérusalem revêt un caractère sacré pour les trois grandes religions monothéistes – judaïsme, christianisme et islam.
La ville est mentionnée dans la Bible comme la capitale de l’ancien royaume d’Israël, où régnèrent les rois David et Salomon, ainsi que comme le lieu de la Passion et de la crucifixion du Christ. Des restes archéologiques témoignent de cette longue histoire, comme le Mont du Temple, bordé par le mur des Lamentations, ou encore l’église du Saint-Sépulcre.
Dès le VIIe siècle, Jérusalem occupe aussi une place importante dans la géographie sacrée de l’islam. Selon des traditions se rapportant à la vie de Muhammad (hadiths), les premiers musulmans se tournaient originellement dans sa direction pour prier, avant que des conflits avec les juifs de Médine ne poussent le Prophète à changer cette orientation au profit de La Mecque. D’après certains chercheurs, la conquête de la Terre Sainte était au cœur de l'enseignement de Muhammad. Plusieurs versets coraniques s'en font d'ailleurs l'écho, comme celui-ci : « Ô mon peuple ! Entrez dans la Terre Sainte que Dieu vous a destinée » (sourate 5, verset 21). Dans la droite ligne de cette injonction, Jérusalem fut conquise entre 636 et 638.
L’importance de Jérusalem s’amplifia dans la seconde moitié du VIIe siècle. La construction de la mosquée al-Aqsa, puis du Dôme du Rocher (691), par le calife Abd al-Malik, en témoigne. C'est probablement à cette époque qu’a émergé une littérature des « Mérites de Jérusalem » : un hadith fameux attribué à Muhammad vante par exemple les bienfaits de la visite des trois mosquées, celles de La Mecque, de Médine et de Jérusalem. On associe aussi à Jérusalem un épisode particulier de la vie du Prophète : le voyage nocturne (miraj), au cours duquel il se serait élevé depuis la ville et aurait traversé sept cieux, jusqu'à se prosterner devant Dieu.
Dans le contexte des croisades, les auteurs arabes médiévaux réinvestirent les premières traditions qui sanctifiaient Jérusalem. Après sa reconquête de la ville sainte, Saladin ne manqua ainsi pas de se présenter comme le libérateur de Bayt al-Maqdis, l’un des noms arabes de Jérusalem. Encore de nos jours, la ville est marquée par sa grande sacralité, ce qui ne va pas sans provoquer tensions et conflits.
Hassan Bouali
La ville est mentionnée dans la Bible comme la capitale de l’ancien royaume d’Israël, où régnèrent les rois David et Salomon, ainsi que comme le lieu de la Passion et de la crucifixion du Christ. Des restes archéologiques témoignent de cette longue histoire, comme le Mont du Temple, bordé par le mur des Lamentations, ou encore l’église du Saint-Sépulcre.
Dès le VIIe siècle, Jérusalem occupe aussi une place importante dans la géographie sacrée de l’islam. Selon des traditions se rapportant à la vie de Muhammad (hadiths), les premiers musulmans se tournaient originellement dans sa direction pour prier, avant que des conflits avec les juifs de Médine ne poussent le Prophète à changer cette orientation au profit de La Mecque. D’après certains chercheurs, la conquête de la Terre Sainte était au cœur de l'enseignement de Muhammad. Plusieurs versets coraniques s'en font d'ailleurs l'écho, comme celui-ci : « Ô mon peuple ! Entrez dans la Terre Sainte que Dieu vous a destinée » (sourate 5, verset 21). Dans la droite ligne de cette injonction, Jérusalem fut conquise entre 636 et 638.
L’importance de Jérusalem s’amplifia dans la seconde moitié du VIIe siècle. La construction de la mosquée al-Aqsa, puis du Dôme du Rocher (691), par le calife Abd al-Malik, en témoigne. C'est probablement à cette époque qu’a émergé une littérature des « Mérites de Jérusalem » : un hadith fameux attribué à Muhammad vante par exemple les bienfaits de la visite des trois mosquées, celles de La Mecque, de Médine et de Jérusalem. On associe aussi à Jérusalem un épisode particulier de la vie du Prophète : le voyage nocturne (miraj), au cours duquel il se serait élevé depuis la ville et aurait traversé sept cieux, jusqu'à se prosterner devant Dieu.
Dans le contexte des croisades, les auteurs arabes médiévaux réinvestirent les premières traditions qui sanctifiaient Jérusalem. Après sa reconquête de la ville sainte, Saladin ne manqua ainsi pas de se présenter comme le libérateur de Bayt al-Maqdis, l’un des noms arabes de Jérusalem. Encore de nos jours, la ville est marquée par sa grande sacralité, ce qui ne va pas sans provoquer tensions et conflits.
Hassan Bouali
Pour aller plus loin :
- Dictionnaire du Coran, Mohammad Ali Amir-Moezzi (dir), Paris : Robert Laffont, 2007
- Les Fondations de l'islam, entre écriture et histoire, Alfred-Louis De Prémare, Paris : Seuil, 2002
- Medieval Jerusalem and Islamic Worship. Holy Places, Ceremonies, Pilgrimage, Amikam Elad, Leiden, New York, Köln : E. J. Bill, 1999
- Bayt al-Maqdis, Jerusalem and Early Islam, Jeremy Johns, Oxford, New York : Oxford University Press, 1999