Le nationalisme, les indépendances #article

Comment s’est déroulée la guerre d’Algérie (1954-1962) ?

Parachutistes en patrouille dans un village de montagne algérien, novembre 1954. © akg-images / ullstein bild
Nuit du 31 octobre au 1er novembre 1954 : une série d’attentats frappe le territoire algérien. Œuvre d’un groupe de militants indépendantistes, le Front de Libération Nationale (FLN), ces événements inaugurent une guerre de presque huit ans, qui met un terme à la colonisation française en Algérie.

La Une du journal algérien L’Espoir pendant la campagne du référendum sur les accords d’Evian (20 juin 1962). ©Photo12


Commencée en 1830, la colonisation instaurait une distinction entre les « indigènes », sujets de la République, et les colons européens, citoyens français. Face aux inégalités, à la répression et à l’échec de réformes politiques, économiques et sociales du gouvernement français en Algérie, le mouvement nationaliste, ancré depuis les années 1920, se radicalise, jusqu’au déclenchement du conflit en 1954.

Partie d’un petit groupe de militants, l’insurrection prend rapidement de l’ampleur. L’été 1955 est le théâtre de violences organisées par le FLN envers des civils européens et des personnalités « indigènes » modérées dans le Constantinois. Le FLN cherche ainsi à accélérer le cours des événements en provoquant par la force le ralliement des plus modérés. La France emploie en retour des méthodes radicales, dont le recours généralisé à la torture. Affaibli militairement, le FLN porte alors la cause algérienne sur la scène diplomatique internationale, et crée à cet effet le Gouvernement Provisoire de la République Algérienne (GPRA) en 1958, au Caire.

Manifestations à Alger le 12 décembre 1960. ©Keystone / Zuma / Leemage


Sous la pression internationale, le gouvernement français finit par signer avec le GPRA les Accords d’Évian et un cessez-le-feu le 19 mars 1962. Cela ne met pas pour autant un terme aux violences en Algérie. Face au départ précipité des Français d’Algérie (les « pieds-noirs »), l’Organisation Armée Secrète (OAS), composée de partisans radicaux de l’Algérie française, mène une politique de la terre brûlée, multipliant les attentats. Lors du départ des troupes françaises, de nombreux supplétifs musulmans de l’armée française, les « harkis », sont abandonnés aux représailles des Algériens.

Le 3 juillet 1962, la France reconnaît officiellement l’indépendance de l’Algérie. L’État indépendant célèbre le 5 juillet sa « révolution » (thawra). Ce n’est qu’en 1999 que la guerre d’indépendance algérienne n’est officiellement plus évoquée en France comme les « événements d’Algérie » ou « opérations de maintien de l’ordre », mais bien en tant que « Guerre d’Algérie ».

Rapatriés d’Algérie débarquant à Marseille en mars 1962. © akg-images / Paul Almasy

Charlotte Courreye

Pour aller plus loin :

  • Histoire de l’Algérie à la période coloniale, Abderrahmane Bouchène, et al., Paris : La Découverte, Alger : Barzakh, 2012
  • Dossier : La guerre d'Algérie, Raphaëlle Branche (dir.), Vingtième Siècle. Revue d'histoire, 2004/3, 83, p. 95-171.
  • 1954, la Guerre commence en Algérie, Mohammed Harbi, Bruxelles : Complexe, 1984
  • La Guerre d’Algérie, 1954-2004. La fin de l’amnésie, Benjamin Stora, Mohammed Harbi (dir.), Paris : Robert Laffont, 2004
  • Histoire de la guerre d’Algérie, 1954-1962, Benjamin Stora, Paris : La Découverte, 2004
  • Histoire de la guerre d’indépendance algérienne, Sylvie Thenault, Paris : Flammarion, 2012
  • Les événements d’Algérie, Les actualités françaises, INA, 1954, Voir le site
  • De Gaulle : La décolonisation africaine et la guerre d’Algérie, INA, INA, 1960 , Voir le site
  • Rétrospective Algérie, Cinq colonnes à la une, INA, 1963, Voir le site
  • Guerre d’Algérie : la déchirure, Vidéo, 2 parties, France télévision, 2012

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