Rendu célèbre par l'immense film des années soixante portant son surnom, Thomas Edward Lawrence est un officier britannique et un écrivain, né en 1888 au Pays de Galles.

Enfant, le petit T. E. Lawrence rêve de devenir archéologue. Il se passionne très vite pour le Proche-Orient, qu’il découvre dans un voyage en 1909. L’année suivante, à vingt-deux ans, il réalise son rêve en partant faire des fouilles au Liban, où il apprend l'arabe.

Au début de la Première Guerre Mondiale, sous couvert d'activités archéologiques, il est envoyé par les services secrets britanniques en mission en Égypte. Il prend alors progressivement de l'importance, et on le charge d'essayer de convaincre différentes tribus du désert d'Arabie, réunies sous la direction du chérif de la Mecque, Hossein, puis de son fils, le prince Faysal, de se révolter contre l'empire Ottoman. Les Ottomans sont en effet alliés à l’Allemagne, ce qui en fait un ennemi naturel de la Grande-Bretagne ; mais leur domination sur les territoires arabes est aussi brutale et mal acceptée par les populations. Devenu proche de Faysal, Lawrence lance l’insurrection en 1916, et parvient à conquérir Aqaba (Jordanie actuelle) juste avant noël 1917. Cela rassure les opinions publiques alliées et contribue à la victoire finale.

Auréolé de ses succès, T. E. Lawrence tente de convaincre les Britanniques et les Français d'accorder à la Syrie son indépendance, sous la forme d’un « état arabe de Damas ». Mais ceux-ci en ont décidé autrement, et se sont partagé le Proche-Orient avec la France, dans un traité resté célèbre, l'accord Sykes-Picot. Devenu un temps conseiller de Winston Churchill au Foreign Office après la guerre, T. E. Lawrence se consacre par la suite à l'écriture et publie, en 1922, Les Sept piliers de la sagesse, où il raconte ses aventures sur un mode épique. Son ouvrage et les reportages parus sur son compte depuis 1918 dans la presse lui confèrent une célébrité qu’il a dû mal à assumer. Son goût pour la vitesse a raison de lui : le légendaire Lawrence d'Arabie est finalement emporté par un accident de moto au printemps 1935, à l’âge de 48 ans.
Nessim Znaien