Pourquoi le conflit israélo-palestinien dure-t-il depuis si longtemps ?
Des guerres à répétition
Le conflit israélo-palestinien commence en 1948, dès la création de l’État d’Israël. Une première guerre israélo-arabe jette sur les routes un grand nombre de réfugiés palestiniens, et met à mal le plan initial de partage de la Palestine. Israël agrandit ses frontières, aucun État palestinien n’est créé, et les territoires palestiniens sont divisés en deux ensembles : la Cisjordanie, à l’est, et la bande de Gaza, à l’ouest.
Après ce premier conflit, de nombreux autres entretiennent les tensions dans la région, en impliquant les États arabes voisins : guerre des Six Jours (1967), guerre du Kippour (1973), guerre civile libanaise (1982). Israël, soutenu par les États-Unis, sort le plus souvent vainqueur sur le plan militaire, mais sans que la situation ne s’apaise. L’extension du territoire du pays et l’installation de colons juifs en Cisjordanie, partiellement occupée et administrée militairement par Israël à partir de 1967, avive les oppositions.
La construction des partis palestiniens
Face à cette situation, la résistance palestinienne crée deux mouvements politiques : le Fatah, puis le Hamas. Le Fatah est créé en 1959 par Yasser Arafat au Koweït. En 1967, il prend le contrôle de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP), mouvement politique et militaire qui tente de mettre sur pied un État palestinien. En 1987, à la suite de la première intifada (« guerre des pierres ») menée par les civils palestiniens, le Hamas voit le jour à son tour. Issu des Frères musulmans, d’obédience sunnite, il traduit la réislamisation d’une société palestinienne assez sécularisée mais déçue de l’échec politique des autres mouvances. En 2006, il remporte les élections législatives dans la Bande de Gaza.
Les efforts diplomatiques
Nombreuses ont été les tentatives pour imposer une paix israélo-palestinienne. Les occasions se sont présentées au cours des décennies précédentes, notamment avec les Accords de Camp David en septembre 1978. Ces derniers, qui proposent un règlement de la question palestinienne, sont pourtant menés sans les principaux intéressés. Essentiels, ces accords ont tout de même permis l’enclenchement d’un processus de paix dans la région.
Ainsi, la conférence de Madrid en 1991 a conduit aux accords d’Oslo en 1993, posant les premiers jalons d’une paix israélo-palestinienne. Mais, sous l’égide des États-Unis, la célèbre poignée de main entre Yitzhak Rabin et Yasser Arafat à la Maison Blanche ne permet pas une réelle pacification des relations entre Israël et la Palestine. En 2000, les espoirs de paix occasionnés par la rencontre de Camp David sont une nouvelle fois déçus, les deux parties s’accusant mutuellement de ne pas faire de concessions. Quelques mois plus tard est déclenchée la seconde intifada.
De nombreux points de blocage
Plusieurs points de blocage laissent entrevoir une difficile résolution du conflit israélo-palestinien.
La politique israélienne envers les Palestiniens se durcit considérablement depuis les années 2000, avec une réponse systématique aux violences palestiniennes par des interventions armées. Dans la Bande de Gaza, Israël décide de retirer les 8 000 colons et soldats de l’armée israélienne en 2005, après trente-huit années d’occupation, mais des attaques sont menées, visant officiellement les « terroristes » du Hamas (opérations Plomb durci, Bordure protectrice…). Le gouvernement israélien justifie aussi la création d’un mur sur sa frontière, invoquant sa sécurité face aux attentats palestiniens, mur déclaré illégal par la Cour internationale de justice.
Par ailleurs, depuis 1948, les guerres israélo-arabes ont contribué à l’exode de plusieurs millions de réfugiés palestiniens, dont les conditions de vie varient en fonction des lieux d’accueil (Jordanie, Irak, Liban, Syrie, Amérique du sud, Europe du nord…). Les exilés se sont vu reconnaître un « droit au retour » par l’Assemblée générale des Nations unies et luttent pour son application.
Autre obstacle à la paix israélo-palestinienne : le statut de Jérusalem. En effet, alors qu’elle devait être placée sous statut international, la ville de Jérusalem se trouve divisée entre une partie occidentale, annexée par Israël, et une partie orientale (comprenant la vieille ville), annexée par la Jordanie, dès 1948. Lors de la guerre des Six Jours, Israël conquiert Jérusalem-est et déclare Jérusalem « réunifiée », même si le droit international condamne cette annexion.
Ainsi, si le drapeau palestinien a pu être hissé devant le siège de l’ONU en 2015, le processus de paix entre Israël et la Palestine semble être en panne. Alors que les divisions politiques bloquent toute tentative de résolution du conflit, la société civile, tant israélienne que palestinienne, porte toutefois en elle les espoirs d’une pacification des relations.
Fanny Christou
Le conflit israélo-palestinien commence en 1948, dès la création de l’État d’Israël. Une première guerre israélo-arabe jette sur les routes un grand nombre de réfugiés palestiniens, et met à mal le plan initial de partage de la Palestine. Israël agrandit ses frontières, aucun État palestinien n’est créé, et les territoires palestiniens sont divisés en deux ensembles : la Cisjordanie, à l’est, et la bande de Gaza, à l’ouest.
Après ce premier conflit, de nombreux autres entretiennent les tensions dans la région, en impliquant les États arabes voisins : guerre des Six Jours (1967), guerre du Kippour (1973), guerre civile libanaise (1982). Israël, soutenu par les États-Unis, sort le plus souvent vainqueur sur le plan militaire, mais sans que la situation ne s’apaise. L’extension du territoire du pays et l’installation de colons juifs en Cisjordanie, partiellement occupée et administrée militairement par Israël à partir de 1967, avive les oppositions.
La construction des partis palestiniens
Face à cette situation, la résistance palestinienne crée deux mouvements politiques : le Fatah, puis le Hamas. Le Fatah est créé en 1959 par Yasser Arafat au Koweït. En 1967, il prend le contrôle de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP), mouvement politique et militaire qui tente de mettre sur pied un État palestinien. En 1987, à la suite de la première intifada (« guerre des pierres ») menée par les civils palestiniens, le Hamas voit le jour à son tour. Issu des Frères musulmans, d’obédience sunnite, il traduit la réislamisation d’une société palestinienne assez sécularisée mais déçue de l’échec politique des autres mouvances. En 2006, il remporte les élections législatives dans la Bande de Gaza.
Les efforts diplomatiques
Nombreuses ont été les tentatives pour imposer une paix israélo-palestinienne. Les occasions se sont présentées au cours des décennies précédentes, notamment avec les Accords de Camp David en septembre 1978. Ces derniers, qui proposent un règlement de la question palestinienne, sont pourtant menés sans les principaux intéressés. Essentiels, ces accords ont tout de même permis l’enclenchement d’un processus de paix dans la région.
Ainsi, la conférence de Madrid en 1991 a conduit aux accords d’Oslo en 1993, posant les premiers jalons d’une paix israélo-palestinienne. Mais, sous l’égide des États-Unis, la célèbre poignée de main entre Yitzhak Rabin et Yasser Arafat à la Maison Blanche ne permet pas une réelle pacification des relations entre Israël et la Palestine. En 2000, les espoirs de paix occasionnés par la rencontre de Camp David sont une nouvelle fois déçus, les deux parties s’accusant mutuellement de ne pas faire de concessions. Quelques mois plus tard est déclenchée la seconde intifada.
De nombreux points de blocage
Plusieurs points de blocage laissent entrevoir une difficile résolution du conflit israélo-palestinien.
La politique israélienne envers les Palestiniens se durcit considérablement depuis les années 2000, avec une réponse systématique aux violences palestiniennes par des interventions armées. Dans la Bande de Gaza, Israël décide de retirer les 8 000 colons et soldats de l’armée israélienne en 2005, après trente-huit années d’occupation, mais des attaques sont menées, visant officiellement les « terroristes » du Hamas (opérations Plomb durci, Bordure protectrice…). Le gouvernement israélien justifie aussi la création d’un mur sur sa frontière, invoquant sa sécurité face aux attentats palestiniens, mur déclaré illégal par la Cour internationale de justice.
Par ailleurs, depuis 1948, les guerres israélo-arabes ont contribué à l’exode de plusieurs millions de réfugiés palestiniens, dont les conditions de vie varient en fonction des lieux d’accueil (Jordanie, Irak, Liban, Syrie, Amérique du sud, Europe du nord…). Les exilés se sont vu reconnaître un « droit au retour » par l’Assemblée générale des Nations unies et luttent pour son application.
Autre obstacle à la paix israélo-palestinienne : le statut de Jérusalem. En effet, alors qu’elle devait être placée sous statut international, la ville de Jérusalem se trouve divisée entre une partie occidentale, annexée par Israël, et une partie orientale (comprenant la vieille ville), annexée par la Jordanie, dès 1948. Lors de la guerre des Six Jours, Israël conquiert Jérusalem-est et déclare Jérusalem « réunifiée », même si le droit international condamne cette annexion.
Ainsi, si le drapeau palestinien a pu être hissé devant le siège de l’ONU en 2015, le processus de paix entre Israël et la Palestine semble être en panne. Alors que les divisions politiques bloquent toute tentative de résolution du conflit, la société civile, tant israélienne que palestinienne, porte toutefois en elle les espoirs d’une pacification des relations.
Fanny Christou
Pour aller plus loin :
- Le Proche-Orient éclaté, Georges Corm, Paris : Le Seuil, 2003
- Histoire du Proche-Orient contemporain, Leyla Dakhli, Paris : La Découverte, 2015
- La question de Palestine, Henry Laurens, 5 vols., Paris : Fayard, 1999-2015
- Les Palestiniens dans le siècle, Elias Sanbar, Paris : Gallimard, 2007
- Le conflit israélo-arabe (de 1948 à nos jours), Elsa Coupard, Jalons, INA, Voir le site
- La question de Palestine, Organisation des Nations Unies, La question de Palestine, Voir le site
- Israël-Palestine, histoire d’un conflit , FranceTV, FranceTV éducation, 2015, Voir le site
- Capuccino à Ramallah, journal de guerre, Souad Amiry, Paris : Stock, 2004
- L’attentat, Yasmina Khadra, Paris : Pocket, 2006
- Beaufort, Ron Leshem, Paris : Seuil, 2008
- Omar, Ani Abu Assad, Film, 2013, Voir le site
- Ô Jérusalem, Elie Chouraqui, Film, 2006, Voir le site
- Valse avec Bachir, Ari Folman, FILM, 2008, Voir le site
- Liste de films sur le conflit israélo-palestinien, Wikipédia, l’encyclopédie en ligne, Voir le site