Quand l’Espagne a-t-elle cessé d’être islamique ?
Le 2 janvier 1492, la ville de Grenade est livrée par l’émir Boabdil (Muhammad XII) à Ferdinand d’Aragon et Isabelle de Castille. Issu de la dynastie nasride (1238-1492), Boabdil est considéré comme le dernier souverain islamique d’Europe occidentale.
Dès le début du XVe siècle, l’émirat Nasride avait connu d’importantes difficultés politiques. Plusieurs groupes d’émirs se disputaient alors le pouvoir à Grenade, soutenus par d’influents groupes chrétiens. Cette lutte fut plus tard immortalisée dans la littérature romantique grâce à la légende du massacre du clan des Banou Sarraj, ou Abencérages, qui auraient été piégés au sein de l’Alhambra. Outre ces conflits entre puissantes familles, il existait également des tensions au sein de la famille régnante, comme le montrent les divers événements émaillant le règne du sultan Moulay Hassan, avant-dernier souverain nasride. Ce dernier vit son fils Boabdil, né de la favorite chrétienne Touraiya, usurper son pouvoir en 1482. Boabdil fut contraint de solliciter l’aide de Ferdinand et Isabelle afin de vaincre définitivement son père en 1486 ; mais les nombreuses concessions, tant financières que territoriales, qui furent alors été effectuées, menèrent progressivement à la chute de Grenade en 1492.
La prise de la ville par les rois catholiques ne doit cependant pas être considérée comme la fin de la présence musulmane dans la péninsule ibérique. Bien que Boabdil ait demandé dans les conditions de sa reddition le respect de la foi des populations vaincues, au moins de manière cachée, Ferdinand et Isabelle firent baptiser de force les habitants de l’émirat. Beaucoup conservèrent cependant leur foi. Les juifs séfarades furent expulsés du royaume peu après la chute de Grenade, et allèrent se réfugier, provisoirement ou définitivement, au Portugal, en Navarre, en Provence et en Afrique du Nord.
Guilhem Dorandeu
Dès le début du XVe siècle, l’émirat Nasride avait connu d’importantes difficultés politiques. Plusieurs groupes d’émirs se disputaient alors le pouvoir à Grenade, soutenus par d’influents groupes chrétiens. Cette lutte fut plus tard immortalisée dans la littérature romantique grâce à la légende du massacre du clan des Banou Sarraj, ou Abencérages, qui auraient été piégés au sein de l’Alhambra. Outre ces conflits entre puissantes familles, il existait également des tensions au sein de la famille régnante, comme le montrent les divers événements émaillant le règne du sultan Moulay Hassan, avant-dernier souverain nasride. Ce dernier vit son fils Boabdil, né de la favorite chrétienne Touraiya, usurper son pouvoir en 1482. Boabdil fut contraint de solliciter l’aide de Ferdinand et Isabelle afin de vaincre définitivement son père en 1486 ; mais les nombreuses concessions, tant financières que territoriales, qui furent alors été effectuées, menèrent progressivement à la chute de Grenade en 1492.
La prise de la ville par les rois catholiques ne doit cependant pas être considérée comme la fin de la présence musulmane dans la péninsule ibérique. Bien que Boabdil ait demandé dans les conditions de sa reddition le respect de la foi des populations vaincues, au moins de manière cachée, Ferdinand et Isabelle firent baptiser de force les habitants de l’émirat. Beaucoup conservèrent cependant leur foi. Les juifs séfarades furent expulsés du royaume peu après la chute de Grenade, et allèrent se réfugier, provisoirement ou définitivement, au Portugal, en Navarre, en Provence et en Afrique du Nord.
Guilhem Dorandeu
Pour aller plus loin :
- Al-Andalus 711-1492, Pierre Guichard, Paris : Hachette littératures, 2000
- Histoire des juifs séfarades, Esther Benbassa, Paris : Seuil, 2002
- L’Espagne musulmane au temps des Nasrides (1232-1492), Rachel Arié, Paris : E. de Boccard, 1973
- Les Nasrides (1232-1492), Carine Juvin, Qantara, 2008 , Voir le site
- Les Aventures du dernier Abencérage, François-René de Châteaubriand, 1807, Voir le site
- The conquest of Granada, John Dryden, pièce de théâtre, 1670