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Hormis l’arabe, quelles langues utilisent l’alphabet arabe ?

Panneau en céramique portant un poème en persan, Syrie, XVIIe siècle, musée du Louvre © Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Raphaël Chipault
L’alphabet arabe est le deuxième système d’écriture utilisé dans le monde après l’alphabet latin. Longtemps réservée à la péninsule arabique, la langue arabe s’est transmise à travers l’expansion de l’islam, ce qui a amené un grand nombre de peuples non-arabes, mais islamisés, à transcrire leur langue à l’aide de son alphabet.

C’est le cas, par exemple, de certaines langues berbères d’Algérie et du Maroc. Mais les principales langues non-arabes utilisant l’alphabet arabe se concentrent au Moyen-Orient. On y compte ainsi les langues persanes (le persan et le balouch en Iran, le pashto et le dari en Afghanistan, le kurde en Syrie, en Irak et en Iran) et les langues indo-aryennes (l’ourdou et le sindhi au Pakistan, le kashmiri en Inde). Les langues turques, dans le monde ottoman et en Asie Centrale, ont aussi longtemps employé l’alphabet arabe ; mais en 1928, les réformes d’Atatürk ont mis en place l’usage de l’alphabet latin en Turquie, tandis que l’influence soviétique a consacré l’usage du cyrillique pour le ouïghour et le turkmène. L’azéri, parlé dans le nord de l’Iran, est une des seules langues turques employant encore l’alphabet arabe. D’autres langues ont connu l’alphabet arabe comme le swahili en Afrique de l’Est, le somali en Somalie ou encore le malais en Indonésie.

L’alphabet arabe n’est cependant pas adapté à la phonologie de toutes les langues qui utilisent son alphabet. L’écriture transcrit le système consonantique et les voyelles longues. Les voyelles brèves ne sont pas mentionnées. Il est donc nécessaire, pour lire un texte, d’avoir une connaissance précise de la langue. Il a aussi fallu procéder à des adaptations, en ajoutant par exemple des signes diacritiques (points, tirets), sur des caractères existant déjà. Ainsi il a été possible d’intégrer de nouvelles lettres à l’alphabet arabe. Par exemple, dans la langue persane, les principaux ajouts sont le [p] (پ), le [tch] (چ), le [j] (ژ) et le [g] (گ). Les alphabets des langues non-arabes à alphabet arabe présentent ainsi chacun quelques spécificités qui leur sont propres.
Sarah Piram

Pour aller plus loin :

  • L’écriture, Charles Higounet, Paris : PUF, 2003
  • Adaptations of Arabic Script , Alan S. Kaye, Peter T. Daniels, William Bright (éds.), The wolrd’s writing systems, New York, Oxford : Oxford University Press, 1996, p. 743-62
  • Les langues turques et leurs diverses écritures , Annie Berthier, L’aventure des écritures, BNF, Voir le site
  • Les mille et une écritures persanes, Francis Richard, L’aventure des écritures, BNF , Voir le site

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