Existe-t-il des mots d’origine latine en arabe ?
La langue arabe recèle plusieurs mots d’origine latine. Les anciens savants musulmans ont été amenés à examiner ce fait à cause des emprunts lexicaux présents dans le texte coranique. Incapables de dater avec précision l’intégration de ces termes à l’arabe, d’en préciser le sens ou d’en établir une morphologie claire, ces spécialistes du langage semblaient tolérer la présence de ces emprunts tout en la minimisant, afin de maintenir la pureté de la langue du Coran.
Ce phénomène s’explique en fait par les échanges commerciaux et politiques entre l’Arabie et l’empire romain d’Orient. Ils ont donné naissance à des mots comme dinar, qui viendrait du bas grec dênarion, correspondant au latin denarius. On peut aussi citer qintar, venant de centenarium, « poids de cent livres » ou burj issu de burgus, « château fortifié ».
Au IXe siècle, cet échange a prospéré, grâce à la traduction d’ouvrages grecs où plusieurs concepts possédant aussi une origine latine ont été arabisés. Ces mots relevaient davantage des champs culturels savants comme qanoun du latin canon, issu du grec kanôn, qui signifie « baguette droite, règle ». Le savant Avicenne, au Xe siècle, utilise ce terme pour nommer son principal ouvrage sur la médecine.
Le phénomène s’est encore renforcé avec la Nahda, la « Renaissance arabe », un mouvement de modernisation qui naît au XIXe siècle. Des termes venant de la sphère politique ont alors été intégrés à l’arabe, cette fois-ci via les langues européennes. Ainsi, parlement donne barlaman.
Dans la plupart des cas, l’arabe modifie la composition des consonnes des mots d’origine latine, pour les adapter à son système grammatical et à ses sonorités. Nejmeddine Khalfallah
Ce phénomène s’explique en fait par les échanges commerciaux et politiques entre l’Arabie et l’empire romain d’Orient. Ils ont donné naissance à des mots comme dinar, qui viendrait du bas grec dênarion, correspondant au latin denarius. On peut aussi citer qintar, venant de centenarium, « poids de cent livres » ou burj issu de burgus, « château fortifié ».
Au IXe siècle, cet échange a prospéré, grâce à la traduction d’ouvrages grecs où plusieurs concepts possédant aussi une origine latine ont été arabisés. Ces mots relevaient davantage des champs culturels savants comme qanoun du latin canon, issu du grec kanôn, qui signifie « baguette droite, règle ». Le savant Avicenne, au Xe siècle, utilise ce terme pour nommer son principal ouvrage sur la médecine.
Le phénomène s’est encore renforcé avec la Nahda, la « Renaissance arabe », un mouvement de modernisation qui naît au XIXe siècle. Des termes venant de la sphère politique ont alors été intégrés à l’arabe, cette fois-ci via les langues européennes. Ainsi, parlement donne barlaman.
Dans la plupart des cas, l’arabe modifie la composition des consonnes des mots d’origine latine, pour les adapter à son système grammatical et à ses sonorités. Nejmeddine Khalfallah
Pour aller plus loin :
- Étymologie arabe, Dictionnaire des mots de l'arabe moderne d'origine non sémitique, Jean-Claude Rolland, Paris : L’Asiathèque, 2015
- Dictionnaire étymologique, l’origine étonnante des noms du monde arabe, Jana Tamer, Paris : L’Asiathèque, 2015
- Arabic Etymological Dictionary, Andras Rajki, 2005, Voir le site
- Les mots arabes d’origine latine, Papou JC, Le forum des Babeliens , Voir le site