Où parle-t-on arabe dans le monde ?
L’arabe, dans toutes ses variétés, est la quatrième ou cinquième langue la plus parlée au monde (le nombre de locuteurs et la place occupée variant d’un classement à l’autre). Il serait cependant faux de penser que tous les arabophones vivent dans le monde arabe : différentes variétés d’arabe sont parlées sur les cinq continents.
Trois phénomènes contribuent à expliquer cette diffusion. Tout d’abord, il y a l’aspect historique. Des communautés arabophones qui s’étaient constituées dans certaines régions du monde islamique se sont trouvées, à un moment donné, détachées du cœur du monde arabe. La constitution de nouveaux États, par exemple après la chute de l’Empire ottoman ou comme effet de la colonisation, a contribué à accentuer leur isolement. Variant de quelques centaines à plusieurs dizaines de milliers de locuteurs, on en trouve en Israël, en Turquie, en Ouzbékistan, en Iran, en Afghanistan, au Tchad, au Niger, au Nigéria ou encore au Mali (pour un total d’environ quinze millions de personnes). C’est aussi le cas de deux îles de la Méditerranée, Chypre et Malte – le maltais n’étant à l’origine qu’un dialecte arabe !
Un deuxième phénomène, plus récent, est celui des migrations. À partir de la fin du XIXe siècle, et plus encore au cours du XXe siècle, un nombre grandissant d’Arabes ont quitté leur pays natal : l’émigration syro-libanaise a visé principalement l’Australie, les États-Unis et l’Amérique latine, alors que les Maghrébins se sont dirigés principalement vers l'Europe. Ces émigrés et, parfois, leurs descendants continuent à utiliser leur dialecte d’origine. On estime à quatre millions le nombre d’arabophones en Europe, dont un million et demi en France.
Enfin, il ne faut pas oublier l’aspect religieux. L’arabe étant la langue du Coran, des traditions prophétiques (hadiths) et de la littérature religieuse classique, les musulmans non arabophones décident parfois d’apprendre l’arabe afin de développer leurs connaissances religieuses ; dans certains pays musulmans, cet apprentissage est institutionnalisé dans le cadre scolaire. Leur maîtrise de l’arabe classique (plus rarement dialectal) varie selon les pays et les individus.
Dans tous ces cas, il est important de souligner que ces locuteurs sont généralement bilingues, parlant à la fois l’arabe et la langue du pays dans lequel ils vivent.
Le 18 décembre 1973, l’arabe a été adopté comme sixième langue officielle de l’ONU et, en 2010, l’ONU a établi le 18 décembre comme Journée mondiale de la langue arabe.
Francesco Binaghi
Trois phénomènes contribuent à expliquer cette diffusion. Tout d’abord, il y a l’aspect historique. Des communautés arabophones qui s’étaient constituées dans certaines régions du monde islamique se sont trouvées, à un moment donné, détachées du cœur du monde arabe. La constitution de nouveaux États, par exemple après la chute de l’Empire ottoman ou comme effet de la colonisation, a contribué à accentuer leur isolement. Variant de quelques centaines à plusieurs dizaines de milliers de locuteurs, on en trouve en Israël, en Turquie, en Ouzbékistan, en Iran, en Afghanistan, au Tchad, au Niger, au Nigéria ou encore au Mali (pour un total d’environ quinze millions de personnes). C’est aussi le cas de deux îles de la Méditerranée, Chypre et Malte – le maltais n’étant à l’origine qu’un dialecte arabe !
Un deuxième phénomène, plus récent, est celui des migrations. À partir de la fin du XIXe siècle, et plus encore au cours du XXe siècle, un nombre grandissant d’Arabes ont quitté leur pays natal : l’émigration syro-libanaise a visé principalement l’Australie, les États-Unis et l’Amérique latine, alors que les Maghrébins se sont dirigés principalement vers l'Europe. Ces émigrés et, parfois, leurs descendants continuent à utiliser leur dialecte d’origine. On estime à quatre millions le nombre d’arabophones en Europe, dont un million et demi en France.
Enfin, il ne faut pas oublier l’aspect religieux. L’arabe étant la langue du Coran, des traditions prophétiques (hadiths) et de la littérature religieuse classique, les musulmans non arabophones décident parfois d’apprendre l’arabe afin de développer leurs connaissances religieuses ; dans certains pays musulmans, cet apprentissage est institutionnalisé dans le cadre scolaire. Leur maîtrise de l’arabe classique (plus rarement dialectal) varie selon les pays et les individus.
Dans tous ces cas, il est important de souligner que ces locuteurs sont généralement bilingues, parlant à la fois l’arabe et la langue du pays dans lequel ils vivent.
Le 18 décembre 1973, l’arabe a été adopté comme sixième langue officielle de l’ONU et, en 2010, l’ONU a établi le 18 décembre comme Journée mondiale de la langue arabe.
Francesco Binaghi
Pour aller plus loin :
- Devenir langue dominante mondiale, un défi pour l'arabe, Mohamed Benrabah, Genève : Droz, 2009
- Historique de la langue arabe à l’UNESCO , Unesco, Site de l'Unesco, Voir le site
- Les États où l’arabe est langue officielle ou co-officielle , Université de Laval, Université de Laval, 2015 , Voir le site