Pourquoi les musulmans ne mangent-ils pas de porc ?
D’après les historiens, la domestication du porc a commencé dès la sédentarisation de l’homme au VIIe millénaire avant notre ère. Méprisé par les nomades, cet animal a en revanche été élevé et consommé par les fermiers sédentaires de la vallée du Nil. Il devient impur et tabou chez les Hébreux, les Phéniciens, les Cananéens, les Crétois, les Éthiopiens et les Indiens. En revanche les Romains, les Germains, les Gaulois, les Grecs en apprécient la chair.
Dans l’Ancien Testament, le porc est impur, car il se nourrit d’immondices, voire mange ses propres excréments. En conséquence, il est interdit aux juifs par la loi de Moïse, qui rejette tous les usages de sa chair, son cuir, ses entrailles, ses sécrétions. Le Talmud, l’un des principaux textes énonçant les lois juives, évite même d’en utiliser le nom. Les chrétiens lèvent ce tabou, mais l’islam le reprend. Toutefois si la consommation de porc est explicitement interdite dans le Coran (« Dieu vous a seulement interdit la bête morte, le sang, la viande de porc […] », sourate 2, verset 173), tous ses usages ne sont pas proscrits.
Plusieurs explications ont été avancées pour expliquer le tabou du porc mais aucune n’est réellement satisfaisante. Certains scientifiques pensent que les plus anciens rejets du porc proviennent de l’inadaptation au monde nomade de cet animal incapable de transhumer. Le climat est également rendu responsable : dans les pays chauds la chair de porc se conserverait mal et deviendrait toxique ; mais cet argument n’est pas généralisable puisque certains groupes humains de régions chaudes et désertiques le consommaient. Des explications d’ordre taxinomique ont également été développées : le cochon est impur et tabou car il appartient à une catégorie d’animaux « inclassables ». Il ne rumine pas, alors qu’il a le sabot fendu comme tous les ruminants. Cette anomalie en fait un être suspect, dangereux. Enfin le cousinage biologique entre l’être humain et le cochon est une autre explication avancée : l’anatomie, la physiologie, les maladies du cochon et de l’homme, et même leurs regards, se ressembleraient...
Florence Bergeaud-Blackler
Dans l’Ancien Testament, le porc est impur, car il se nourrit d’immondices, voire mange ses propres excréments. En conséquence, il est interdit aux juifs par la loi de Moïse, qui rejette tous les usages de sa chair, son cuir, ses entrailles, ses sécrétions. Le Talmud, l’un des principaux textes énonçant les lois juives, évite même d’en utiliser le nom. Les chrétiens lèvent ce tabou, mais l’islam le reprend. Toutefois si la consommation de porc est explicitement interdite dans le Coran (« Dieu vous a seulement interdit la bête morte, le sang, la viande de porc […] », sourate 2, verset 173), tous ses usages ne sont pas proscrits.
Plusieurs explications ont été avancées pour expliquer le tabou du porc mais aucune n’est réellement satisfaisante. Certains scientifiques pensent que les plus anciens rejets du porc proviennent de l’inadaptation au monde nomade de cet animal incapable de transhumer. Le climat est également rendu responsable : dans les pays chauds la chair de porc se conserverait mal et deviendrait toxique ; mais cet argument n’est pas généralisable puisque certains groupes humains de régions chaudes et désertiques le consommaient. Des explications d’ordre taxinomique ont également été développées : le cochon est impur et tabou car il appartient à une catégorie d’animaux « inclassables ». Il ne rumine pas, alors qu’il a le sabot fendu comme tous les ruminants. Cette anomalie en fait un être suspect, dangereux. Enfin le cousinage biologique entre l’être humain et le cochon est une autre explication avancée : l’anatomie, la physiologie, les maladies du cochon et de l’homme, et même leurs regards, se ressembleraient...
Florence Bergeaud-Blackler
Pour aller plus loin :
- La question du porc en islam, Yahya Deffous, Paris : Bachari, 2005
- Islam et interdits alimentaires, Mohammed-Hocine Benkheira, Paris : PUF, 2000
- Le Cochon, histoire d’un cousin mal aimé, Michel Pastoureau, Paris : Gallimard, 2009