Comment les musulmans envisagent-ils la mort et l’au-delà ?
Comme toutes les religions, l’islam propose au croyant une manière d’appréhender le passage de la vie à la mort. À l’approche de ses derniers instants, l’agonisant prononce la profession de foi, shahada. Après sa mort, on procède à la toilette mortuaire et le corps est enveloppé d’un linceul avant d’être enterré à même la terre, couché sur le côté droit, le visage tourné dans la direction de La Mecque. Dans le désert, les hommes sont le plus souvent enterrés habillés dans le sable, une pierre marquant l’emplacement de la tête.
Dans l’imaginaire musulman, deux anges nommés Nakir et Mounkir interrogent le mort (talqin) dans la tombe sur sa religion. C’est la raison pour laquelle, après l’inhumation, on récite la shahada au mort afin qu’il puisse répondre correctement. Au croyant sera alors montrée sa place au Paradis, et l’impie sera châtié en demeurant sur place. Cela peut être mis en rapport avec le terme « barzakh » qui figure dans le Coran : il est interprété comme le tombeau qui s’interpose entre ce monde et l'au-delà, ou encore comme une barrière infranchissable entre l’Enfer et le Paradis. Ce serait aussi un obstacle dressé devant les impies qui demandent à retourner sur terre accomplir le bien qu'ils n’y ont pas fait.
Le paradis, amplement décrit dans le Coran, apparaît comme une oasis idéale, parcourue d’eaux courantes et riche d’ombrages, où les élus pourront se délecter de mets et de vins exquis, accompagnés d’épouses célestes, les houris. Pour y accéder, la tradition décrit un pont que le croyant doit franchir, le sarat, plus fin qu’un cheveu et plus tranchant qu’un sabre, suspendu au-dessus de l'Enfer. Celui-ci est une fournaise, un abysse. Mais il n’est pas un lieu de séjour éternel : en sortiront, après des milliers d'années, ceux qui auront encore dans leur cœur un atome de foi.
Pour terminer, les cimetières musulmans sont en général des lieux très sobres où l’on se rend régulièrement pour réciter la première sourate du Coran, al-Fatiha, surtout durant les trois jours qui suivent le jeûne du Ramadan. Les stèles sont alors décorées de branches vertes au Proche-Orient, alors qu’au Maghreb on remplit d’eau une coupelle posée sur la tombe.
Joumana Barkoudah
Dans l’imaginaire musulman, deux anges nommés Nakir et Mounkir interrogent le mort (talqin) dans la tombe sur sa religion. C’est la raison pour laquelle, après l’inhumation, on récite la shahada au mort afin qu’il puisse répondre correctement. Au croyant sera alors montrée sa place au Paradis, et l’impie sera châtié en demeurant sur place. Cela peut être mis en rapport avec le terme « barzakh » qui figure dans le Coran : il est interprété comme le tombeau qui s’interpose entre ce monde et l'au-delà, ou encore comme une barrière infranchissable entre l’Enfer et le Paradis. Ce serait aussi un obstacle dressé devant les impies qui demandent à retourner sur terre accomplir le bien qu'ils n’y ont pas fait.
Le paradis, amplement décrit dans le Coran, apparaît comme une oasis idéale, parcourue d’eaux courantes et riche d’ombrages, où les élus pourront se délecter de mets et de vins exquis, accompagnés d’épouses célestes, les houris. Pour y accéder, la tradition décrit un pont que le croyant doit franchir, le sarat, plus fin qu’un cheveu et plus tranchant qu’un sabre, suspendu au-dessus de l'Enfer. Celui-ci est une fournaise, un abysse. Mais il n’est pas un lieu de séjour éternel : en sortiront, après des milliers d'années, ceux qui auront encore dans leur cœur un atome de foi.
Pour terminer, les cimetières musulmans sont en général des lieux très sobres où l’on se rend régulièrement pour réciter la première sourate du Coran, al-Fatiha, surtout durant les trois jours qui suivent le jeûne du Ramadan. Les stèles sont alors décorées de branches vertes au Proche-Orient, alors qu’au Maghreb on remplit d’eau une coupelle posée sur la tombe.
Joumana Barkoudah
Pour aller plus loin :
- L’Épître du pardon, [tr., intro. et notes par Vincent Monteil], Abu al-Ala’ al-Ma’ari, Paris : Gallimard, 1984
- Dictionnaire des symboles musulmans, rites, mystique et civilisation, Malek Chebel, Paris : Albin Michel, 1995
- Islam, [tr. J. Mnouchkine], Younis Tawfik, Versailles : Liana Levi, 2004
- Dictionnaire de l’islam, religion et civilisation, Paris : Albin Michel, 1997