Chaque année, pendant le mois de dhou al-hijja, des millions de musulmans convergent vers La Mecque pour effectuer le grand pèlerinage, ou hajj. Chaque croyant qui en a les moyens et la capacité physique est tenu de l’accomplir une fois dans sa vie. Les plus pieux peuvent aussi se rendre à La Mecque à une autre date : c’est la omra, qui, elle, n’est pas obligatoire.

Au centre du pèlerinage se trouve la Kaaba, une construction presque cubique (environ 10 x 12 x 15 m), orientée selon les points cardinaux, couverte d’un tissu de soie noir, autour duquel les pèlerins tournent sept fois. Cet édicule est fort ancien, puisqu’il remonte à la période préislamique : si l’on en croit le Coran, à Abraham ! (sourate 2, versets 125-130) Il était en tout cas vénéré dès avant l’islam : les populations le décoraient alors d’images de divinités et s’y rendaient en pèlerinage. C'est probablement à cette époque que remonte la pratique de la circumambulation, c'est à dire le fait de tourner autour du lieu saint. En 632, Muhammad, en entrant dans la Mekke, détruisit toutes les idoles, faisant du lieu un espace strictement musulman.

L’unique porte de la Kaaba ouvre sur une pièce vide ; personne n’y entre jamais. L’intérêt principal de l’édicule se trouve en effet, pour les croyants, à l’extérieur : c’est la pierre noire, une roche probablement météoritique, enchâssée dans le coin oriental, et qui devrait s’ouvrir à la fin des temps. Divisée en trois morceaux depuis un incendie, elle est maintenue par des cerceaux d’argent. Selon certaines traditions, sa couleur serait due aux péchés des hommes, dont elle se charge lorsqu’on la touche. C’est pourquoi la toucher, voire l’embrasser, est un acte fort du pèlerinage.