Quelle est la place des imams dans le chiisme ?
Selon les différents courants de l’islam, le terme « imam » n’a pas le même sens. En arabe, il signifie avant tout « le guide, celui qui se tient devant ». Il désigne donc traditionnellement la personne qui, dans une mosquée, dirige la prière commune des musulmans. Pour les sunnites, son rôle ne va pas plus loin : il est un guide, mais ne s’insère dans aucun clergé et ne peut se prévaloir d’aucun lien privilégié avec Dieu. Au contraire, la notion est beaucoup plus importante dans la doctrine chiite : il n’existe qu’un seul imam à la fois. Celui-ci est le seul mentor spirituel de toute la communauté, et le seul légitime à revendiquer le pouvoir temporel.
Pour les chiites, le Coran possède à la fois un sens révélé, rendu public par Muhammad, et un sens caché, qui ne peut être compris que par l’intermédiaire d’une personne qui en détient les clés. Le Prophète aurait ainsi pour fonction d’apporte aux hommes la lettre du texte, et les imams, son sens spirituel. Ali, gendre et cousin du Prophète, est le premier imam. Il tient donc une place fondamentale dans la doctrine chiite ; pour les chiites, il était le seul légitime à prendre la tête de la communauté après la mort de Muhammad, et celui-ci l’aurait d’ailleurs désigné comme son successeur. Les sunnites contestent ce point.
Les imams chiites sont les descendants de Ali et de ses deux fils, Hassan et Hossein. Selon les branches du chiisme, leur lignée est ensuite plus ou moins longue : cinq pour les zayidites, sept pour les ismaéliens, douze pour les duodécimains, majoritaires. Le douzième imam, Muhammad al-Mahdi, a disparu en 874. Mais il aurait communiqué près de soixante-dix ans avec ses fidèles par l’intermédiaire de « délégués ». Pendant cette période, dite « occultation mineure », l’imam, disparu du monde physique, aurait ainsi continué à transmettre ses connaissances spirituelles. L’occultation dite « majeure » débute en 940 lorsque le quatrième délégué de Muhammad al-Mahdi aurait reçu sur son lit de mort une lettre autographe de l’imam disparu affirmant qu’il n’aurait plus de représentant et qu’il se manifesterait à tous à la fin des temps, concrétisant ainsi l’aspect eschatologique de l’islam. Depuis lors, les chiites duodécimains attendent le retour du douzième imam.
Dominique Misigaro
Pour les chiites, le Coran possède à la fois un sens révélé, rendu public par Muhammad, et un sens caché, qui ne peut être compris que par l’intermédiaire d’une personne qui en détient les clés. Le Prophète aurait ainsi pour fonction d’apporte aux hommes la lettre du texte, et les imams, son sens spirituel. Ali, gendre et cousin du Prophète, est le premier imam. Il tient donc une place fondamentale dans la doctrine chiite ; pour les chiites, il était le seul légitime à prendre la tête de la communauté après la mort de Muhammad, et celui-ci l’aurait d’ailleurs désigné comme son successeur. Les sunnites contestent ce point.
Les imams chiites sont les descendants de Ali et de ses deux fils, Hassan et Hossein. Selon les branches du chiisme, leur lignée est ensuite plus ou moins longue : cinq pour les zayidites, sept pour les ismaéliens, douze pour les duodécimains, majoritaires. Le douzième imam, Muhammad al-Mahdi, a disparu en 874. Mais il aurait communiqué près de soixante-dix ans avec ses fidèles par l’intermédiaire de « délégués ». Pendant cette période, dite « occultation mineure », l’imam, disparu du monde physique, aurait ainsi continué à transmettre ses connaissances spirituelles. L’occultation dite « majeure » débute en 940 lorsque le quatrième délégué de Muhammad al-Mahdi aurait reçu sur son lit de mort une lettre autographe de l’imam disparu affirmant qu’il n’aurait plus de représentant et qu’il se manifesterait à tous à la fin des temps, concrétisant ainsi l’aspect eschatologique de l’islam. Depuis lors, les chiites duodécimains attendent le retour du douzième imam.
Dominique Misigaro
Pour aller plus loin :
- Qu’est-ce que le shî’isme ?, Mohammad Ali Amir-Moezzi, Christian Jambet, Paris : Fayard, 2004
- Qui est l’Imâm ? La figure de l’Imâm dans le chiisme duodécimain, Zeinab Moshtaghi, La revue de Téhéran, novembre 2013, 96 , Voir le site